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Les vecteurs de maladie

Sur le plan médical, on entend par vecteur tout organisme qui intervient dans la transmission d’un agent pathogène, transmission qui peut être inter-humaine ou de l’animal à l’homme. Dans la pratique, on a tendance à considérer que les vecteurs sont des insectes hématophages qui ingèrent un germe pathogène présent dans le sang qu’ils prélèvent sur un hôte infecté et l’injectent ensuite à un nouvel hôte à l’occasion de leur prochain repas de sang. On connaît bien le rôle des moustiques dans la transmission des maladies mais d’autres diptères hématophages en sont également capables. Plus généralement, on considère également comme vecteurs des organismes qui n’appartiennent pas à la classe des insectes : les tiques (qui appartiennent à la classe des arachnides), certains mollusques aquatiques qui servent d’hôtes intermédiaires à des parasites de l’homme et les rongeurs qui peuvent constituer des réservoirs de certains agents pathogènes.

En règle générale, l’association vecteur-germe pathogène est très spécifique. Quel que soit le groupe biologique auquel le vecteur appartient, la distribution de la ou des maladies qu’il transmet dépend directement de l’écologie de ce vecteur. C’est dans la niche écologique de l’espèce vectorielle que la transmission est la plus intense, devenant plus instable vers les limites de l’aire de distribution du vecteur. Un deuxième point important tient au rôle déterminant que l’eau joue dans l’écologie de la plupart des vecteurs, sinon de quelques-uns. Les limites de la zone de distribution de la maladie sont en grande partie déterminées par cette association.

Ainsi, il n’y a pas de paludisme au Sahara car l’absence d’eau ne permet pas au moustique qui en est le vecteur de s’y reproduire. Dans de nombreuses régions du monde, la transmission des maladies véhiculées par des vecteurs est saisonnière, liée au régime des précipitations. La température joue également un rôle déterminant dans la délimitation de l’aire d’extension des maladies à transmission vectorielle, soit parce qu’elle limite la distribution du vecteur, soit parce qu’en dessous d’un certain minimum, la température nocturne ne permet pas à l’organisme de ce dernier d’assurer tout le cycle évolutif de l’agent pathogène. La transmission est donc exclue à partir de certaines altitudes et au-delà de certaines latitudes en raison de la température.

Les principaux vecteurs de maladies

Parmi les vecteurs de maladies figurent les anophèles, moustiques qui sont les vecteurs exclusifs de la plasmodie, le parasite responsable du paludisme. Quelque 30 espèces d’anophèles interviennent dans la transmission de la maladie, avec chacune leurs particularités biologiques et écologiques. Les espèces archétypiques en sont Anopheles gambiae en Afrique subsaharienne, qui est un vecteur très efficace dont les larves se développent dans la moindre collection d’eau douce exposée au soleil (y compris en ville), A. darlingien Amérique du Sud, qui prolifère dans les clairières de la forêt humide, A. culicifacies en Asie méridionale qui affectionne les mares d’eau stagnante ensoleillées, en particulier dans les réseaux d’irrigation, et enfin A. dirus, en Asie du Sud-Est, qui prospère dans les zones de forêt humide. Dans certaines régions du monde, les anophèles jouent également un rôle dans la transmission des viroses locales - notamment en Afrique subsaharienne - ainsi que dans celle de la filariose lymphatique. Les autorités sanitaires locales sont en mesure de donner des renseignements sur la saison de transmission et certaines d’entre elles possèdent également des informations à jour sur la résistance des vecteurs aux insecticides.

Les culicinés constituent un groupe qui comprend des espèces appartenant aux genres Culex et Aedes. Parmi les espèces du genre Culex, C. quinquefasciatus est l’une des mieux connues du voyageur, en raison de la nuisance qu’il constitue. Comme il se reproduit dans les eaux polluées par des matières organiques, il est principalement présent en milieu urbain. Il est quelquefois associé à certaines activités agricoles telles que la production de fibres de coco (au Sri Lanka par exemple, les silos où sont entassées les enveloppes de noix de coco constituent d’excellents gîtes larvaires). Ce moustique transmet la filariose lymphatique et un certain nombre d’affections virales, notamment la fièvre à virus West Nile. Parmi les autres représentants importants du groupe Culex figurent C. vishnui et C. tritaeniorhynchus, qui prolifèrent dans les rizières irriguées et transmettent le virus de l’encéphalite japonaise. La distribution de ce virus se limite à une zone s’étendant approximativement du Japon et de la République démocratique de Corée au nord-est, à la Chine, à l’Asie du Sud-Est et au sous-continent indien. Des flambées peuvent éclater lorsque deux conditions sont remplies : présence de porcs qui servent d’hôtes à la multiplication du virus et explosion de la population de culicinés vecteurs par suite de changements de grande ampleur sur le plan hydrologique, comme une irrigation à grande échelle destinée à amorcer le cycle de récolte du riz ou des précipations massives dans une zone semiaride. En principe, ces culicinés se nourrissent de préférence sur des animaux, mais dans des conditions extrêmes, la transmission du virus peut s’étendre à la population humaine. Dans les pays comme le Bangladesh, le risque de transmission est fortement réduit en raison de l’absence de porcs.

Les moustiques du genre Aedes sont les vecteurs des virus de la dengue et de la fièvre jaune. Contrairement aux anophèles et aux moustiques du genre Culex, les Aedes piquent principalement de jour, mais aussi de nuit. A. aegypti et A. albopictus se sont adaptés au milieu façonné par les établissements humains, et ils y prolifèrent dans les petites collections d’eau situées alentour et à l’intérieur des habitations. C’est en général dans les zones défavorisées que leur densité est la plus forte mais, même dans les zones résidentielles, les conditions peuvent leur être favorables (par exemple en raison de la présence de climatiseurs ou de" desert coolers " comme on les appelle en Inde). Les flambées de dengue et de fièvre jaune trouvent généralement un large écho dans les médias, et donnent lieu à des opérations de brumisation organisées par les services municipaux de lutte antivectorielle. En pareil cas, les voyageurs doivent être attentifs au risque de piqûres d’Aedes.

Les phlébotomes sont de petits diptères qui se reproduisent dans les débris humides. Ils transmettent un protozoaire qui provoque la leishmaniose. D’une façon générale, les phlébotomes se reproduisent dans les endroits humides des sols détrempés riches en humus. Les espèces appartenant au genre Phlébotomus affectionnent les taudis, tandis que les espèces du genre Lutzomyia habitent les écosystèmes forestiers, notamment la forêt humide, où ils se reproduisent entre les contreforts des troncs d’arbres, au milieu des feuilles en décomposition. La piqûre du phlébotome est caractéristique en ce sens que le point de piqûre apparaît entouré d’une marque circulaire rougeâtre, sans enflure. Dans les pays d’expression anglaise, on a tendance à englober sous le même nom courant de "sandflies" les phlébotomes et un certain nombre de cératopogonides présents dans les stations balnéaires, mais ces derniers ne transmettent aucune maladie.

En Afrique subsaharienne, la mouche tsé-tsé ou glossine est un important vecteur des redoutables trypanosomes qui sont les agents de la maladie du sommeil. En réalité, la distribution de la mouche tsé-tsé est beaucoup plus large que celle de la forme humaine de la maladie du sommeil, qui n’est présente que dans un nombre de foyers limités. Dans les paysages de savane, ces mouches affectionnent les forêts en bordure des cours d’eau. Dans la plupart des réserves naturelles où les touristes peuvent voir leur minibus envahi par un essaim de tsé-tsé, la douleur de la piqûre est plus à craindre que la transmission de la maladie.

La simulie est une sorte de petite mouche qui est capable de transmettre l’onchocercose - également connue sous le nom de cécité des rivières - mais l’infection par le parasite, une filaire appelée Onchocerca volvulus, se traite facilement au moyen d’ivermectine. La cécité n’apparaît qu’au bout de nombreuses années d’exposition conduisant à une surcharge parasitaire. Les simulies se déplacent en grands essaims et constituent par conséquent une forte nuisance, rendant les lieux proches de leurs gîtes larvaires (les larves se développent sous les rochers des cours d’eau rapides et oxygénés) pratiquement invivables.

Les réduves ou triatomes sont des punaises hématophages qui transmettent l’agent causal de la maladie de Chagas, un trypanosome limité à la Région des Amériques. Ces punaises vivent dans les fissures des constructions en adobe, quelquefois dans les toits de palme et de temps en temps, dans l’environnement péridomestique , au creux des piles de bois, dans les poulaillers ou les enclos à chèvres.

Les tiques sont moins connues comme vecteurs, mais ont néanmoins acquis une certaine célébrité depuis que la maladie de Lyme est devenue un problème de santé publique dans les zones tempérées des Etats-Unis d’Amérique et d’Europe. Les zones à risque sont constituées d’étendues de forêt peuplées d’animaux tels que les cervidés, où l’on peut être contaminé par le spirochète responsable de la maladie. L’encéphalite à tiques et la maladie de la forêt de Kyasanur sont des viroses graves dont le taux de mortalité est élevé. Dans les zones infestées, il est vivement recommandé de prendre des mesures de protection. Parmi les autres maladies transmises par des tiques, on peut citer diverses fièvres à rickettsies (la fièvre pourprée et la fièvre transmise par les tiques), la fièvre hémorragique Crimée-Congo, la tularémie, l’ehrlichiose et la fièvre récurrente (borréliose).

Contrairement aux insectes, les mollusques aquatiques ne jouent pas de rôle actif dans la transmission d’un germe pathogène d’un individu à l’autre, mais ils sont des hôtes intermédiaires indispensables au développement d’un certain nombre de parasites, notamment des schistosomes, parasites sanguicoles qui sont les agents de la bilharziose ou schistosomiase. Cette maladie se contracte par contact direct avec l’eau, ce qui donne aux larves de schistosome la possibilité de se fixer à la peau et de la traverser. Les lieux susceptibles d’abriter des parasites sont les bords peu profonds des lacs et des cours d’eau dotés d’une abondante végétation aquatique où abondent les gastéropodes. On a cependant récemment découvert dans le lac Malawi une espèce de gastéropodes jouant le rôle d’hôte intermédiaire et qui pullule sur des rives sablonneuses pourtant quasiment dépourvues de végétation aquatique.

Les rongeurs sont d’importants réservoirs de nombreux germes pathogènes, notamment ceux qui provoquent la peste (transmise du rat à l’homme par la puce), la leishmaniose (bien connue dans certaines républiques d’Asie centrale), la leptospirose et un certain nombre de viroses et de rickettsioses.

La durée qui s’écoule entre le contact avec le vecteur et l’apparition des symptômes cliniques peut varier dans d’importantes proportions, de 8 jours environ dans le cas du paludisme, à plusieurs mois, voire plusieurs années dans le cas de la bilharziose. Pour un certain nombre d’infections, et encore une fois dans le cas du paludisme, une piqûre infectieuse de moustique suffit, alors que, pour d’autres, il faut une longue exposition pour qu’apparaissent des symptômes (par exemple, cécité des rivières).

Quelques erreurs courantes

Avec le temps, s’est constitué à propos des vecteurs de maladies un savoir empirique qu’il importe de rectifies sur certains points.

La densité d’une population de moustiques est un bon indicateur de la nécessité de prendre des mesures de protection. Cette observation n’a aucune valeur générale. En premier lieu, beau-.coup de gens jugent de la densité d’une population de moustiques à son bruit, mais quelques-uns des vecteurs les plus importants (comme les anophèles vecteurs du paludisme) n’émettent aucun bruit. Par ailleurs, des recherches récentes effectuées en Afrique occidentale montrent que le degré de transmission peut parfois varier en sens inverse de la densité des moustiques. C’est un point qu’il est particulièrement important de retenir, car ce sont souvent la densité et la nuisance d’une population de moustiques qui incitent à dormir sous une moustiquaire. Quoi qu’il en soit, il y a beaucoup d’endroits où il faudrait toujours utiliser une moustiquaire.

Lorsque les pelouses qui entourent une maison sont bien entretenues, on n’a pas à craindre la présence de moustiques vecteurs. Un environnement propre et soigné offre généralement moins de possibilités aux moustiques de proliférer, mais tondre les pelouses n’a aucun impact.

La vigilance n’est nécessaire qu’au crépuscule. Il est vrai qu’un certain nombre de moustiques s’envolent à la recherche d’un repas de sang aux premières heures du soir, et que porter des vêtements protecteurs et utiliser un répulsif à ce moment-là contribuent à réduire le risque de paludisme, mais certains vecteurs sont aussi actifs le matin que le soir, et quelquefois même au cours de la journée, comme c’est le cas pour certains moustiques du genre Aedes.

La présence de bovins dissuade les moustiques de piquer l’homme. Il s’agit là d’une question complexe et il ne faut certainement pas s’en faire une règle sans une connaissance approfondie de la biologie des vecteurs du lieu. S’il est vrai que certaines espèces de moustiques préfèrent prendre leur repas de sang sur des bovins, par exemple, plutôt que sur l’homme, il n’y a rien d’absolu en cela et, bien souvent, la présence de bovins ne fait qu’attirer davantage de moustiques.

Pour finir, précisons qu’il n’y a absolument aucune preuve d’une transmission du virus de l’immunodéficience humaine par des insectes.

Risques encourus par les différentes catégories de voyageurs

La probabilité pour que le danger d’une exposition à des vecteurs se traduise effectivement par un risque de transmission d’une maladie dépend de l’environnement dans lequel le voyageur va se trouver une fois arrivé à destination, de la durée de son séjour et d’un certain nombre de facteurs d’ordre personnel ou comportemental. Dans le cas des personnes en déplacement professionnel et qui ne séjournent que dans une capitale, en passant la majeure partie de leur temps dans des bureaux et des chambres d’hôtels climatisés, le risque de contracter une maladie à transmission vectorielle est en principe très faible. Par contre, des routards qui se rendent en milieu rural et passent plusieurs semaines parmi des communautés où la transmission est omniprésente courent un risque très important, d’où la nécessité pour eux de prendre des mesures de protection et une fois rentrés chez eux, de s’assurer qu’ils n’ont pas contracté une infection transmise par un vecteur.

 

Voyageurs en déplacement professionnel

Pendant un séjour relativement bref (<2 semaines) dans un centre urbain, on peut être exposé partout dans le monde à des vecteurs de la dengue, le paludisme étant présent dans de nombreuses villes d’Afrique et du sous-continent indien et la fièvre jaune se manifestant occasionnellement dans quelques villes d’Amérique du Sud. Le moustique le plus couramment rencontré et entendu en ville est Culex quinquefasciatus, qui est susceptible de transmettre la filariose lymphatique. Toutefois, pour que cette maladie se manifeste, il faut avoir été exposé pendant une période relativement longue. Si une flambée de dengue est en cours, il en sera certainement question dans les médias et le voyageur pourra prendre les mesures qui s’imposent pour se protéger contre les piqûres d’Aedes.

Personnes voyageant pour leur plaisir

Les voyageurs sont parfois moins confortablement logés que les voyageurs en déplacement professionnel et ils peuvent s’aventurer hors des villes pour se rendre sur certains sites touristiques. La durée de leur séjour est généralement courte (<4 semaines) et ils se déplacent quelquefois en groupes accompagnés d’un guide professionnel. Dans ces circonstances, certains comportements (par exemple, le fait de prendre l’apéritif sur une terrasse avant le dîner) peuvent entraîner un risque important d’exposition à des vecteurs. Ces voyageurs se contentent parfois de connaissances empiriques et n’ont guère la possibilité de s’informer par eux-mêmes auprès des autorités sanitaires locales.

Les voyageurs cherchant l’aventure

Les tenants du tourisme écologique cherchent à sortir des sentiers battus à la recherche d’écosystèmes inviolés dans lesquels ils risquent d’être en contact avec les vecteurs de certaines des maladies les plus exotiques. Dans un tel environnement, une protection individuelle est essentielle. Dans les zones peu habitées, le risque peut être limité, mais il faut sérieusement envisager la possibilité d’une exposition à des virus rares. Dans les forêts humides d’Amérique du Sud, existe un risque important de leishmaniose cutanéo-muqueuse.

Les routards ne se contentent pas de sortir des sentiers battus, ils ont également tendance à se mêler davantage aux populations locales et à entreprendre des voyages de plus longue durée, généralement de plusieurs mois. Ce sont autant de facteurs qui font qu’une situation de danger potentiel peut évoluer vers un véritable risque d’infection par un vecteur. C’est sur la base des renseignements donnés par les autorités sanitaires locales que seront prises les mesures individuelles de protection. Dans un environnement caractérisé par des conditions d’assainissement et d’hygiène médiocre, l’exposition à des vecteurs de maladies n’est qu’un risque sanitaire parmi d’autres.

Missions à long terme pour secours d’urgence ou action humanitaire

Ceux qui, pour des raisons professionnelles ou par vocation pénètrent dans des zones où une catastrophe naturelle, des troubles sociaux ou des conflits armés nécessitent des secours d’urgence ou une aide humanitaire, courent un risque d’autant plus important que la probabilité de transmission de maladies est élevée dans ces secteurs. Une des tâches importantes en pareille situation sera d’élaborer et de mettre en œuvre des programmes de lutte antivectorielle au bénéfice des communautés sinistrées. Outre les moyens individuels de protection mis en oeuvre par les membres des équipes d’assistance, la lutte contre les vecteurs dans ce genre de situation pourra comporter un épandage d’insecticides à titre de mesure d’urgence. Lorsqu’on a affaire à des populations de réfugiés dont la situation peut se prolonger assez longtemps, on pourra en profiter pour prendre des mesures d’aménagement de l’environnement, en y faisant participer les réfugiés eux-mêmes.

Protection individuelle contre les vecteurs

Outre les caractéristiques des différentes catégories de voyageurs évoquées ci-dessus, deux considérations importantes déterminent à quel point des mesures de protection individuelle peuvent devenir déterminantes dans une situation donnée. La première porte sur les mesures de prévention et de lutte dirigées contre l’agent causal de la maladie. Quelques maladies transmises par des vecteurs comme la fièvre jaune ou l’encéphalite japonaise peuvent être prévenues par la vaccination, ce qui n’est pas le cas de la plupart des autres, notamment du paludisme, de la dengue, de la bilharziose, de la leishmaniose, de la maladie du sommeil et de la maladie de Chagas. En ce qui concerne le paludisme, on dispose de médicaments prophylactiques, mais dans bien des régions du monde, la pharmacorésistance s’intensifie et s’étend. Une fois prises toutes les précautions possibles, nombreux sont les voyageurs qui estiment inutiles de redoubler de vigilance. Dans le cas du paludisme, cette insouciance peut comporter un grave danger pour la santé.

Le deuxième point à prendre en considération tient au degré d’institutionnalisation de la lutte antivectorielle dans le secteur où l’on se rend. En matière d’efficacité, les programmes nationaux ou municipaux de lutte antivectorielle offrent un tableau contrasté. Il est vrai cependant que, dans les zones véritablement touristiques, on devrait pouvoir compter sur les efforts concertés de l’office local du tourisme et de la fédération de l’hôtellerie pour réduire au maximum le risque de maladies à transmission vectorielle et ce qui est souvent fort apprécié des touristes, les nuisances dues aux insectes.

Compte tenu de ce qui précède, les précautions suivantes peuvent être observées par l’ensemble des voyageurs qui souhaitent se protéger contre les vecteurs et les maladies qu’ils transmettent.

- Les répulsifs anti-insectes sont des substances que l’on applique sur la peau exposée ou sur les vêtements afin d’éviter un contact avec les vecteurs. Ces répulsifs contiennent un principe actif (il s’agit généralement d’un composé appelé DEET) qui éloigne les insectes sans toutefois les tuer. Le programme OMS pour l’évaluation des pesticides (WHOPES) 2 a récemment achevé les essais de deux nouveaux composés répulsifs (IR3535 et KBR3023, OMS 20 - 01) qui sont recommandés comme étant sûrs pour l’utilisation humaine. Le répulsif doit être appliqué sur le cou, les poignets et les chevilles en évitant de toucher les muqueuses (le nez et les yeux). Une fois que le répulsif a été appliqué sur la peau, il peut rester efficace de 15 minutes à 10 heures, en fonction d’un certain nombre de facteurs comme le climat, le taux d’humidité ou la formulation du produit, et l’effet répulsif lui-même peut varier d’une espèce vectrice à une autre. Appliqué sur des vêtements, le répulsif reste plus longtemps efficace. Si ces répulsifs ont la faveur des voyageurs du fait qu’ils sont faciles à transporter et à utiliser, il est recommandé, particulièrement en raison de leur durée d’efficacité limitée, de les compléter aux premières heures du soir par l’utilisation d’une moustiquaire.

- Les serpentins antimoustiques constituent l’exemple le mieux connu de vaporisateurs d’insecticides, dont le principe actif est généralement un pyréthrinoïde de synthèse. En principe, un serpentin suffit pour une chambre normale pendant toute une nuit, à moins que la pièce ne soit particulièrement exposée aux courants d’air, qui risquent de diluer l’insecticide et d’accélérer la combustion du serpentin. Des récipients spéciaux ont été mis au point pour résoudre ce problème. On peut normalement trouver ces serpentins dans les supermarchés, les drogueries, les pharmacies ou les épiceries de quartier. Il existe un dispositif plus élaboré, la plaquette insecticide diffusante, qui libère l’insecticide par évaporation lorsqu’elle est placée sur une grille chauffée électriquement. Ce dispositif implique que l’on ait l’électricité. Les plaquettes contiennent généralement un indicateur coloré qui s’évapore au même rythme que l’insecticide.

- Les bombes insecticides permettent d’abattre et de tuer efficacement et immédiatement les insectes. Elles contiennent une formulation insecticide et un gaz propulseur qui la diffuse sous forme d’aérosol dans la pièce. En revanche, elles n’ont pratiquement aucun effet rémanent. Il s’ensuit que si on a débarrassé une pièce de ses moustiques en la traitant avec une bombe aérosol, elle ne restera pas forcément longtemps dans cet état. Il est donc recommandé d’utiliser en plus de la bombe insecticide un serpentin antimoustiques ou une moustiquaire.

Pour l’extérieur, aux heures de la journée où les vecteurs sont agressifs, des vêtements protecteurs peuvent être efficaces. L’épaisseur du tissu est d’une importance déterminante et aucune surface de peau ne doit restée découverte à moins d’avoir été traitée par un répulsif. Les vêtements sont un bon substrat pour l’application de répulsifs contenant des insecticides comme les pyréthrinoïdes de synthèse, car ils en prolongent durablement l’efficacité. Dans les zones infectées par des tiques, il est recommandé non seulement d’appliquer un répulsif, mais aussi de porter des bottes.

Les moustiquaires constituent la solution idéale pour le voyageur, qu’elles soient ou non imprégnées d’insecticide, l’imprégnation augmentant fortement leur efficacité. Il existe dans le commerce un grand choix de moustiquaires, qu’elles soient faites d’un matériau traditionnel ou moderne, et imprégnées de tel ou tel insecticide qui de toute façon sera toujours un pyréthrinoïde de synthèse. La dimension des mailles et la résistance du matériau sont des points importants : les mailles doivent être inférieures à 1,5 mm. Dans certains pays où sévit le paludisme, les hôtels situés en zone d’endémie offrent des chambres qui sont équipées en permanence de moustiquaires. Il faut s’assurer que ces dernières ne sont pas trouées. Il est également prudent de les réimprégner provisoirement au moyen d’une bombe à insecticide contenant un pyréthrinoïde de synthèse (une bombe moyenne suffit pour traiter 4,5 m 2 ). C’est une méthode coûteuse mais elle permet une réimprégnation efficace. On trouve maintenant sur le marché des nécessaires pas plus gros qu’un sac de couchage, qui contiennent une moustiquaire portable avec des sachets d’insecticide pour la réimprégner au bout de 6 mois.

Pour les voyageurs qui campent sous une tente, la meilleure solution consiste à associer serpentins antimoustiques, répulsifs et écrans. Il faut se souvenir toutefois que les mailles de ces écrans ont souvent une taille supérieure à 1,5 mm, ce qui nécessite l’installation d’écrans antimoustiques spéciaux.

Les voyageurs qui séjournent assez longtemps dans un lieu donné ou ceux qui sont en mission de secours d’urgence ou d’aide humanitaire peuvent envisager la pose de grillage au niveau des fenêtres, des portes et des avant-toits.

La climatisation constitue une solution sûre pour empêcher les moustiques et autres insectes de pénétrer dans une chambre et celui qui voyage pour des raisons professionnelles et descend dans un hôtel de bon niveau, en restant à l’intérieur dès la tombée du jour, n’a guère de souci à se faire.

Les contacts avec l’eau douce (lacs, rivières aux cours lents, et retenues d’eau) sont à éviter dans les zones où sévit la schistosomiase. S’il s’agit de contacts pour raison professionnelle (par exemple dans le cas d’un expert en irrigation se rendant à titre de consultant dans un secteur infesté par la schistosomiase), il est recommandé de porter des bottes ; si l’on prévoit un contact à l’occasion de loisirs, il est préférable d’opter pour une piscine dont l’eau soit chlorée.

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