Mars 2011
Ils refusent la vaccination de leurs enfants
Enquête européenne, 24 pays, auprès d’un réseau de 395 pédiatres de ville ; 342 ont répondu complètement.
La majorité d’entre eux (78%) vaccinent eux-mêmes, les autres informent les parents mais ne vaccinent pas. Mais chez l’un ou chez l’autre, le refus total des vaccins du calendrier vaccinal national est estimé à moins de 1% ; le refus partiel (de certains vaccins) est estimé à 1 à 5% : les vaccins refusés sont alors principalement ROR et hépatite B. Les raisons du refus sont :
- craintes d’effets secondaires (60%)
- crainte de « déborder » le système immunitaire (58%)
- croyance en une médecine alternative (47%)
- affirmation de la moindre gravité de la maladie que de celle du vaccin (31%)
- peur de déclencher un autisme (29%), une affection cérébrale (19%), une sclérose en plaques (16%)
- risque nul de contracter la maladie visée (27%)
- crainte d’une toxicité du mercure (16%)
- et enfin, raisons religieuses.
GROSSMAN Z et coll. Primary care pediatricians perceptions of vaccine refusal in Europe. Padiatr Inf Dis J; 2 - 011; 30: 255-6.
Vaccination fièvre jaune du sujet âgé
Il semble qu’un sujet âgé de plus de 65 ans sur 50 000 encoure un risque de défaillance multiviscérale après une vaccination amarile –contre 1 p 200 000 dans la population générale. Ces sujets âgés sont de plus en plus fréquemment candidats aux voyages en zone tropicale à risque (Ndlr).
Les auteurs (Centre Médical Institut Pasteur de Paris) ont procédé à une étude rétrospective chez leurs patients ayant bénéficié d’un titrage des anticorps antiamarils, âgés de plus de 60 ans, candidats à un voyage à risque, et ayant été vaccinés depuis plus de 10 ans contre la fièvre jaune (n=84 ; m=14 ans). La sérologie avait été demandée pour les raisons suivantes : chimiothérapie immunosuppressive (19%), cancer (32%), hémopathie (10%), infection VIH (4%), maladies auto-immunes, insuffisance rénale…
Un taux protecteur d’anticorps antiamarils fut trouvé chez 95,2% de ces patients. Et, chez les 4 patients négatifs, il y avait un fort doute sur une réelle vaccination antérieure.
COULANGE BODILIS H et al. Long term persistance of yellow fever neutralising antibodies in elderly persons. Bull Soc Path Exot 2 - 011 Feb 18 (Epub ahead of print).
Ndlr. On sait instinctivement depuis longtemps que la caducité décennale du vaccin amaril n’a de raison qu’administrative, édictée par l’Assemblée mondiale de la Santé. Cette étude sera donc malheureusement sans effet pratique immédiat puisque la présentation d’une analyse montrant la présence d’anticorps protecteurs est sans valeur au franchissement de la frontière d’un pays d’endémicité au titre de l’actuel Règlement Sanitaire International. Sauf à faire un faux certificat de vaccination…
Coopération médicale et tuberculose
Les personnels de santé des pays industrialisés travaillant dans des pays plus démunis sont exposés au BK : mais le risque de contamination n’a jamais été quantifié.
Les auteurs ont étudié de manière rétrospective, 608 personnels de santé du AMPATH (Academic Model Providing Access to Healthcare) qui étaient partis en mission à Eldoret, Kenya, entre 2004 et 2009. Parmi ceux-ci, 413 se prêtèrent à une IDR à la tuberculine, qui put être comparée à celle effectuée au départ. Onze d’entre eux (4.1%; 95% CI: 2.2-7.3) présentèrent une augmentation significative du diamètre d’induration ; et ce, quelle que fut la durée de la mission.
GARDNER A et al. Tuberculosis among participants in an academic global health medical exchange program. J Gen Intern Med. 2 - 011 Feb 26 (Epub ahead of print).
A propos de tuberculose, la Chine
La résistance aux anti-tuberculeux est largement présente dans les pays de l’Est. Au-delà de l’Europe, l’Extrême Orient, la Chine, sur laquelle nous n’avions que peu d’informations sur ce grave problème de santé publique.
Une étude menée dans la province du Shandong (nord-est du pays) a permis d’analyser 989 souches de M. tuberculosis responsable de maladie clinique. Parmi elles :
- 319 (32,3%) étaient résistantes à au moins un anti-tuberculeux de prescription de première ligne
- 107 (10,8%) présentaient une multi-résistance (MDR), et 20 d’entre elles (18,7%) étaient XDR (Extremely Drug R).
DENG Y et al. Laboratory-based surveillance of extensively drug-resistant tuberculosis, China. EID 2 - 011; 17
Ndlr. Cette étude sino-américaine, très sérieuse et publiée dans Emerging Infectious Diseases, dépendant des CDC, est de nature à faire sérieusement réfléchir tous les spécialistes ; d’autant que la Chine est en train de devenir la principale destination touristique mondiale et que les Chinois ne cessent de s’exporter.