Voyages en Inde et paludisme
Inde et malaria sont deux mots liés profondément ancrés dans la mémoire collective coloniale. Les Anglais payèrent un lourd tribut au paludisme. Il ne manquèrent pas d’imagination pour faire avaler à leurs troupes l’amère quinine : c’est ainsi qu’ils inventèrent par exemple le Schweppes bitter tonic. Le concept de haut risque palustre persiste, mais de manière aujourd’hui démesurée par rapport à la réalité actuelle (NDLR).
Les auteurs ont colligé les cas de paludisme indien importé par des voyageurs de retour dans leurs pays d’origine (Allemagne, Australie, Autriche, Canada, Corée du Sud, Espagne, France, GB, Italie, Japon, Pays-Bas, USA) de 1992 à 2005.
De 93 cas pour 100.000 voyageurs en 1992, nous sommes passés à 19 en 2005. Cette chute est totalement le fait de celle de l’infestation par P. falciparum : si bien que 80% des cas résiduels sont liés à P. vivax, peu ou pas sensible à la chimioprophylaxie.
On estime que, pendant la période étudiée, 40 millions de touristes sont venus en Inde ; seuls 16 décès par paludisme sont à déplorer, uniquement américains et britanniques (aucune explication avancée par les auteurs NDLR). Donc aucun voyageur français en Inde ne serait décédé de paludisme en 13 ans.
SCHMID S et al. The risk of malaria in travelers to India. J Travel Med 2009; 16: 194-9.
Vaccin turista
Diarrhée du voyageur : France vs consensus international
France. Les formes cliniques légères de l’adulte peuvent être atténuées par la prise d’un anti-diarrhéique anti-sécrétoire. Une antibiothérapie n’est indiquée que dans les formes moyennes ou sévères, fébriles avec ou sans selles glairo-sanglantes.
Haut Conseil de Santé publique. Recommandations sanitaires pour les voyageurs 2009. BEH 2009 ; 23-24 : 249.
ISTM. La plupart des experts américains et européens reconnaissent qu’un traitement antibiotique approprié (ciprofloxacine, levofloxacine ou azithromycine), associé au lopéramide, guérit la diarrhée du voyageur et diminue sa durée.
DuPont H et al. Expert review of the evidence base for self therapy of travelers’s diarrhea. J Travel Med 2009 ; 16 : 161-71.
NDLR. Après des décennies de gabegie antibiotique, il semble que nous soyons devenus (un peu trop ') obsédés. Le risque de résistance lié aux prescriptions abusives est réel à l’hôpital et en communautaire : mais existe-t-il en prescription mono-prise (2 cp) chez des voyageurs lointains '... Pourquoi alors priver le patient diarrhéique d’une chance d’éliminer l’éventuel E. coli entérotoxinogène (50% des cas semble-t-il) et ses autres collègues bactériens responsables de la diarrhée du voyageur '