On sait que le BCG, le virus de la vaccine et le vaccin amaril 17D contiennent une séquence antigénique du rétrovirus humain K endogène HERV-K-MEL. Or 95% des mélanocytes des mélanomes malins expriment cette séquence. Les auteurs, de l'université de Padoue, ont voulu tester l'hypothèse selon laquelle le vaccin contre la fièvre jaune induirait des anticorps anti-(HERV-K-MEL), lesquels pourraient prévenir ou freiner le développement des mélanocytes cancéreux. Ils ont étudié 28.236 sujets (Italie du Nord) ; 37 cas de mélanome ont été trouvés (151 tumeurs). L'étude cas-témoins a ensuite ajusté le taux d'incidence sur l'ancienneté de la vaccination amarile. De 0 à 4 ans, le ratio d'incidence standard était de 1,33 (8,84-2,11) ; de 5 à 9, il était de 1,59 (0,97-2,59) ; enfin, après 10 ans, il diminuait à 0,59 (0,19-1,84). Comte tenu du petit nombre de cas, il est difficile de dire si le risque de mélanome est stable ou aggravé avant 9 ans ; en revanche, après 10 ans apparaît statistiquement un effet protecteur.
MASTRANGELO G et al. Does yellow fever 17D vaccine protect against melanoma ' Vaccine 2009 ; 27 : 588-91.
NDLR. Certes cet article est publié dans le journal mondial de référence de la vaccinologie. Mais l'enthousiasme des auteurs devrait être tempérée par le faible pouvoir statistique lié à une cohorte bien petite. Compte tenu de l'augmentation permanente de l'incidence du mélanome, il ne devrait pas être difficile de confirmer (ou d'infirmer) ces surprenants résultats.
Les auteurs ont colligé et analysé les données d'accidentologie routière rurale en Australie. Les percussions d'animaux représentent 5,5% des causes d'accidents de la route reconnus comme « sérieux ». Kangourous et wallabies sont responsables dans près de la moitié des cas.
Tant en fréquence qu'en gravité, les motocyclistes sont les plus exposés : 51,7%. En conclusion de l'étude, les auteurs accusent d'incurie les autorités, tant dans la prévention que dans la tenue de ses statistiques d'accidentologie routière.
ROWDEN P et al. Road crashes involving animals in Australia. Accid Anal Prev 2008 ; 40 : 1865-71.
Méta-analyse anglaise portant sur 51 cohortes correspondant à 207.000 patients-années de suivi.
Le nombre de décès par noyade observés par rapport au nombre de décès par noyade attendus (ratio standardisé de mortalité - RSM) est de 18,7 chez les épileptiques, par rapport donc à la population générale.
Le RSM est maximal chez les épileptiques en institution (97,0) ; il est de 25,7 chez les épileptiques ayant des troubles de l'apprentissage.
La noyade est la cause globale du décès de 5% des épileptiques ; soit 15 à19 fois plus que dans la population générale.
BELL GS et al. Drowning in people with epilepsy : how great is the risk ' Neurology 2008 ; 71 : 578-82.
NDLR. Avez-vous pensé à parler de ce risque aggravé à vos patients épileptiques et à leur entourage avant qu'ils partent en vacances balnéaires '
De nombreux patients viennent régulièrement en consultation spécialisée après leur retour d'un pays dans lequel a été posé le diagnostic de paludisme -et un traitement prescrit, plus ou moins adapté (NDLR).
Des confrères allemands ont étudié la pertinence du diagnostic de paludisme porté outre-mer, avec une simple sérologie, permettant un diagnostic rétrospectif. Ce sont 166 voyageurs non-immuns qui ont consulté au service de maladies tropicales de l'Université de Munich et chez qui, lors d'un séjour tropical, le diagnostic de paludisme avait été porté. La plupart (82,9%) revenaient d'Afrique Noire. Le diagnostic avait été affirmé par frottis sanguin chez 56 d'entre eux.
Résultats. Ce n'est que chez 15,2% de ces patients que la sérologie palustre se révéla positive, confirmant le diagnostic porté sur site.
BARRERO MIRANDA I et al. Validity of malaria diagnosis in nonimmune travellers in endemic areas. J Travel Med 2008 ; 15 : 426-31.
NDLR. Félicitons nos collègues allemands d'avoir publié cette étude que nous souhaitions tous faire et qui n'est pas politiquement correcte. Nous savons tous que, dans des pays défavorisés, le GBEA -les normes de contrôle des examens biologiques- est virtuel ou inexistant. Nous savons aussi que les cliniciens cèdent, encore plus fréquemment là-bas qu'ailleurs, à « la parabole de la clef perdue » : un passant demande à une homme ce qu'il cherche sous un lampadaire ; il répond « ma clef » ; le passant lui demande alors « vous l'avez perdue ici ' » ; l'homme lui répond : « non, mais je cherche plus facilement ici car c'est éclairé »...