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Juin 2006

Interrogatoire et biologie moléculaire

Le norovirus, ennemi public gastro-entéritique n°1, ravageur des croisières, particulièrement résistant dans le milieu extérieur, très contagieux, est de surcroît difficile à diagnostiquer en pratique courante (NDLR).
En épidémiologie et en clinique, il est important de différencier rapidement le caractère viral ou bactérien d'une gastro-entérite. Les auteurs ont étudié 4.050 flambées épidémiques d'origine alimentaire et évalué la puissance du diagnostic clinique des critères de Kaplan :
- vomissements chez plus de 50% des patients
- durée d'incubation comprise entre 24 et 48 heures
- durée du syndrome comprise entre 12 et 60 heures
- négativité des tests bactériologiques.
Ces critères se révèlent hautement spécifiques (99%) et moyennement sensibles (68%). Ils doivent donc être utilisés en l'attente de la mise à disposition de tests biologiques rapides spécifiques du norovirus .

TURCIOS RM et coll. Reevaluation of epidemiological criteria for identifying outbreaks of acute gastroenteritis du to norovirus. CID 2006; 42: 964-9.

Grossesse + VHA = gros problèmes

Les auteurs (israéliens) ont étudié pendant 25 ans le sort des femmes enceintes (n=79.458) qui présentaient une hépatite A en deuxième et troisième trimestre de grossesse.
Elles furent 69% à présenter des complications gestationnelles : menace d'accouchement prématuré (31%), décollement placentaire (16%), rupture prématurée des membranes (16%) et hémorragies extériorisées (8%).
Dans 60% des cas, l'accouchement fut prématuré. Une détresse foetale survint dans 8% des cas, et un liquide amniotique méconial fut constaté dans 16% des grossesses.
La relation entre le terme de la grossesse et le diagnostic biologique du VHA était significative (r=0,68, p=0,02), plaidant, si besoin en était, pour une relation directe de causalité.
Conclusion : l'infection par le VHA au cours de la grossesse constitue un important risque de complications materno-f'tales ; la vaccination devrait être systématique chez les femmes susceptibles d'être enceintes et d'être alors exposées au virus.

ELINAV E et coll. Acute hepatitis A infection in pregnancy is associated with high rates of gestational complications and preterm labor. Gastroenterology 2006; 130: 1129-34.

Les cancers de l'hôtesse de l'air

L'exposition aux radiations ionisantes cosmiques pourrait faire imaginer que les cancers sont plus fréquents chez les hôtesses de l'air. Les auteurs se sont livrés à une gigantesque méta-analyse de toutes les études de cohortes incluant des hôtesses, de 1966 à 2005, disponibles sur internet.
Le risque relatif combiné (RRc) l'intervalle de confiance (CI) est :
- 2,13 (CI : 1,58-2,88) pour le mélanome
- 1,41 (CI : 1,22-1,62) pour le cancer du sein.
Pour toutes les autres tumeurs, aucune différence n'apparaît. Quant au mélanome, il fut impossible de déterminer la part, sans doute importante, de l'exposition solaire lors des loisirs en escale.

TOKUMARU O et coll. Incidence of cancer among female flight attendants : a meta-analysis. J Travel Med 2006; 13: 127-32.

Plaies suturées humides

Il est admis, comme beaucoup d'autres dogmes en médecine, qu'une plaie suturée doit être recouverte d'un pansement sec et maintenue à l'abri de l'humidité. Ce qui est un v'u pieux en zone tropicale.
Des patients (n=857) ayant eu une plaie superficielle suturée ont été randomisé en deux groupes :
- groupe « sec » : pansement sec permanent obligatoire pendant 48 heures, et ne prendre de douche normale qu'après ;
- groupe « humide » : pansement sec enlevé 12 heures après l'intervention : vie normale, la suture étant « oubliée ».
Avec des taux d'infection de 8,4% contre 8,9%, il n'existait aucune différence significative.

HEAL C et coll. Can sutures get wet ' Prospective randomised controlled trial of wound management in general practice. BMJ 2006; 332: 1053-4.

NDLR. Les praticiens et leurs patients tropicaux seront heureux d'apprendre qu'ils ont désormais un souci en moins et qu'ils peuvent arrêter l'impossible chasse à l'humidité de leurs sutures cutanées.

Dracunculose (ver de Guinée)

Les jeunes médecins n'en ont pas vu et plus personne n'en verra très bientôt. Fini donc le ver qu'on enroulait sur une allumette...
Début de la campagne d'éradication en 1989 : 892.055 cas. En 2005 : 10.674 cas. Le Ghana et le Soudan interviennent pour 90% de ces cas. Mali, Niger, Nigeria et Togo n'ont rapporté que 1.035 cas. Partout, décroissance massive, ce qui annonce la fin de la maladie : en effet, il y a de moins en moins de malades susceptibles d'infecter les marigots, ce qui a un effet « boule de neige » à l'envers.

OMS. Eradication de la dracunculose. REH 2006 ; 81 : 173-188.


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