Le pèlerinage est un événement majeur pour le croyant, qui doit l'accomplir au moins une fois dans sa vie. Il s'agit d'une épreuve rude : les médecins doivent en connaître les contraintes de façon à faire passer au mieux leurs messages de prévention auprès des 20.000 pèlerins français annuels.
Dans le cadre de mesures préventives spéciales pour le coronavirus MERS, le ministère de la santé d’Arabie Saoudite déconseille aux personnes âgées, à celles souffrant de maladies chroniques, aux femmes enceintes et aux enfants, d’effectuer le petit pèlerinage (Oumra) et le grand pèlerinage (Hajj) à la Mecque cette année.
Ces annonces s’expliquent par le caractère particulier de ces événements (rassemblements importants d’une durée de plusieurs jours) et ne concernent pas les autres types de déplacements en Arabie Saoudite (MAE).
Pour y participer, il faut être musulman, majeur (pubère), avoir les moyens financiers pour ne pas mettre de ce fait sa famille en péril pécuniaire, être en pleine possession de ses facultés mentales, et avoir un état de santé physique adéquat. Dans le cas contraire, l'obligation de ce cinquième pilier est levée.
Le pèlerinage est une épreuve physiquement très éprouvante, régie par 454 articles précis et sévères. Il se déroule en plusieurs sites (La Mecque, Mina, Mont Arafat, Médine) et comprend des stations en plein soleil, parfois tête nue, parfois à jeun…
Le pèlerin sera soumis à des contraintes physiques rudes, parfois dangereuses chez ces sujets le plus souvent âgés. On notera que certains pèlerins souhaitent mourir à La Mecque, étant de ce fait inhumés en terre consacrée ; la mission du médecin est par essence antagoniste.
Le risque de thrombose veineuse profonde est sans doute maximal chez ces sujets âgés volontiers insuffisants veineux ou cardiaques qui, souvent, voyagent à bas prix sur de longs vols à escales multiples sans descente de l'aéronef, dans des conditions de confinement parfois extrêmes.
Partant d'Europe en hiver (la date avance chaque année de 10 jours), le pèlerin arrive dans un pays aride où 50°C à l'ombre ne sont pas inhabituels. Et il n'y a pas d'ombre ! Et en certains lieux, pour certains rites, l'ombre personnelle (parasol, couvre-chef…) peut être interdite. Ce à quoi il faut ajouter des stations debout prolongées, la possibilité de jeûnes de contrition spontanée.
Fort heureusement de l'eau potable est partout disponible, gratuite, y compris lors des stations dans le désert. Selon l'état cardiovasculaire, on pourrait proposer l'adjonction d'une prise régulière de sel.
La survenue de toute hémorragie, qui rend la femme impure, est un drame religieux : le pèlerinage, si durement préparé, est caduc. Il conviendrait donc de prendre toutes mesures hormonales utiles pour mettre la femme à l'abri de ces saignements. Les difficultés de l'interrogatoire et de l'examen gynécologique ne favorisent pas cette assistance médicale.
Immense rassemblement humain, pèlerins provenant souvent de zones tropicales, intense promiscuité, alimentation locale obligatoire (importation de denrées interdite) : toutes conditions favorables à la transmission directe ou indirecte de maladies infectieuses.
Malheureusement, le pèlerin dédaigne souvent toute autre vaccination que celle décrétée obligatoire par les autorités saoudiennes : méningocoque A, C, Y, W135 (Menveo®). Impérative, réservée aux centres de vaccinations agréés, à faire plus de 10 jours avant le départ.
Fièvre jaune : uniquement exigée pour les pèlerins en provenance de zones d'endémie.
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