Croisières maritimes et santé
Même si l'immense majorité se passent sans encombre, les croisières maritimes sont en plein essor et posent de ce fait un problème de santé publique (OMS).
- 1,5 millions de passagers en 1980, 10 en 2000, 20 prévus en 2 - 010.
- La taille des navires ne cesse de croître : de plus en plus répandus sont les navires embarquant 3000 passagers et 1500 hommes d'équipage.
- La rotation des navires est intense et ne laisse bien souvent que peu de temps pour leur « sanitation ».
- Les croisières n'attirent plus seulement une clientèle âgée ; les jeunes adultes sont de plus en plus nombreux, avec enfants voire nouveaux-nés, et femmes enceintes ; les « célibataires » de même, avec leurs risques « spécifiques ».
- Les passagers viennent généralement de pays nantis et sont vierges de toute immunité naturelle contre des maladies spécifiques (l'hépatite A par exemple). Or ceux-ci vont visiter en escale des contrées à risque ; de plus, ils côtoieront chaque jour des membres d'équipage souvent issus de pays en développement.
Les problèmes médicaux enregistrés à bord
Les taux de consultation, très variables, sont néanmoins plus élevés à bord qu'à terre, ce qui n'a pas d'explication univoque (facilité d'accès, ennui et rien d'autre à faire, anxiété... et problèmes réels liés à la croisière).
- Les affections respiratoires viennent en premier : près de 30% des recours médicaux.
- Grippe : parfois responsables de grandes épidémies à bord, surtout dans l'hémisphère nord.
- Légionellose : rare mais plus fréquente qu'à terre ; 50 flambées au cours des 3 dernières années.
- Tuberculose : absence d'études concluantes.
- Cas de diphtérie rapportés, anecdotiques.
- Traumatologie : 10-18% (pas de précisions disponibles).
- Gastro-entérologie : 9-16%.
Les gastro-entérites :
- Quoique très médiatisées depuis quelques années, elles ne représenteraient à ce jour que 3-4% des consultations ; hors spectaculaires épidémies liées au norovirus -le virus des croisières-, elles seraient en régression régulière.
- Elles n'entraînent pas toujours une consultation, loin de là : d'où une méconnaissance épidémiologique et une latence jusqu'à, parfois, explosion épidémique.
- Elles sont constamment plus fréquentes à bord que dans le pays d'origine (Amérique du nord, Europe de l'ouest).
- Agents responsables : le norovirus vient largement en tête (NB mise en isolement des passagers malades possible sur certaines compagnies) ; ailleurs ce sont les germes habituels du péril fécal.
- Les responsabilités respectives du navire ou des escales ne sont pas déterminées.
- Hépatite A : flambées décrites, mais incidence difficile à chiffrer (incubation nettement supérieure à la durée d'une croisière, escales...).
- Autres maladies infectieuses.
- IST. Incidence très variable selon les croisières.
- Rougeole, rubéole, varicelle, méningococcie : flambées décrites.
- Maladies non infectieuses
- Aggravation d'un état pathologique chronique : accidents cardiovasculaires première cause de décès à bord.
- Brûlures solaires fréquentes, les voyageurs négligeant souvent l'intensité de la réverbération.
- Mal de mer. Très variable selon l'état de la mer, le type de navire (petits tonnages surtout), la mer naviguée... Prévoir un antiémétique avant le départ, adapté (enfant, grossesse...).
- Mal de débarquement. Rare mais pouvant persister plusieurs semaines : sensation de tangage, troubles de l'équilibre... pouvant être accidentogènes.
Recours médicaux à bord
- Aucun organisme international ne réglemente la pratique de la médecine pour les croisiéristes en mer.
- A priori, on peut compter sur, au moins, un médecin et une infirmière disponible 24h sur 24, mais l'infrastructure et la qualité des soins à bord varie énormément, dépendant de chaque compagnie. Leurs prestations sont généralement fort coûteuses. Il est pertinent de considérer le service médical plus comme une infirmerie que comme un hôpital...
- Défibrillateurs semi-automatiques, référents à terre joignable par téléphone sur presque tous les navires.
- Anglais langue habituelle, et souvent la seule.
Prévention
Un navire est un lieu de grande promiscuité.
- Lavage des mains fréquent, systématique après passage aux toilettes et avant toute prise alimentaire (20 secondes, savon ; ou gel hydroalcoolique). Toutes les autres mesures habituelles d'hygiène alimentaire lors des escales dans des pays hors Amérique du nord, Europe de l'ouest, Australie, Nlle-Zélande et Japon.
- Vaccination grippale fortement recommandée, quelle que soit la saison. Vaccination pneumococcique des personnes à risque. Hépatite A fortement recommandée. Avoir à jour toutes vaccinations recommandées à terre.
- Protection contre les maladies transmises par les moustiques lors d'escales à risque : difficile : escales courtes, horaires à terre, bord de mer ou dans les terres...
- Emporter tous renseignements médicaux personnels utiles et ordonnances en DCI, si possible en anglais. Et prévoir une large quantité des médicaments (dans leur emballage) pris de manière habituelle.
- Bien connaître le type et la qualité des infrastructures médicales tout au long du parcours.
- Consultation médicale préalable : grossesse, sujets âgés, pathologie chronique (un tiers des passagers).
- La plupart des compagnies n'acceptent pas à bord les enfants de moins de 6 mois et les femmes enceintes de plus de 6 mois.
- Informer dès l'embarquement le personnel médical de bord d'éventuelles pathologies particulières.
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