Cette arbovirose, jusqu'alors peu répandue et signalée dans certaines zones tropicales, connaît une importante poussée épidémique depuis début 2005 dans les îles de l'Océan Indien (Comores, Ile Maurice, Réunion en particulier).
Alfavirus, de la famille des Togaviridae ; virion sphérique, enveloppé, de 60 nm de diamètre, à ARN monocaténaire.
Il est sensible aux méthodes habituelles d'inactivation chimique et physique.
Il est transmis par piqûre de moustiques : Aedes aegytpi, Aedes africanus, Mansoni spp., qui piquent surtout le jour. Aucun cas de transmission directe d'homme à homme n'a été décrit.
Les hôtes habituels sont l'homme, les primates, certains autres mammifères (notamment le bétail domestique), les oiseaux.
Le virus circule surtout en Afrique Noire, en Asie du Sud-Est et dans le sous-continent indien. Depuis le début de l'année 2005 il a atteint les îles de l'Océan Indien.
En swahili, "chikungunya" signifie "marcher courbé", en raison des arthro-myalgies intenses. Il existe un nombre important, quoique non quantifié, de formes asymptomatiques.
Après une incubation de 4 à 7 jours (extrêmes : 3-12j), apparaît brutalement une fièvre très élevée. Suivent rapidement des douleurs musculaires et articulaires atteignant préférentiellement les extrémités (chevilles, poignets, doigts) : ces articulations sont typiquement gonflées, douloureuses à la palpation et à la mobilisation. Des céphalées sont très fréquentes. Parfois, nausées et vomissements.
Souvent s'associe une éruption maculo-papuleuse, et parfois un énanthème buccal.
Peuvent survenir, surtout chez l'enfant, des hémorragies, toujours bénignes.
Il repose sur la notion de contexte épidémique et les signes cliniques.
La biologie de routine est de peu de valeur diagnostique, montrant des signes d'infection virale non spécifiques.
Le diagnostic est formellement établi par la PCR, réalisée par le Centre National de Référence des Arbovirus (Lyon) ; moins spécifiques mais plus accessibles sont la sérologie et le test ELISA.
Les zones dans lesquelles le virus Chikungunya circule sont également des zones de forte activité de la dengue. Dans un contexte où les deux épidémies circuleraient simultanément, il serait très difficile de porter cliniquement un diagnostic.
A un moindre degré de difficulté diagnostique, mais encore plus vital, le diagnostic différentiel de paludisme dans les zones concernées : ce denier, comme d'habitude, devra rester prioritaire.
La grande épidémie de la Réunion (2005-6) a apporté des connaissances qui vont à l'encontre des notions antérieures.
La guérison peut être longue (plusieurs semaines) ; il existe également des formes chroniques.
L'immunité post-infection est durable.
Il n'existe aucun traitement spécifique. La prescription d'anti-inflammatoires non stéroïdiens est habituelle, permettant de diminuer efficacement les douleurs (prescription qui serait mal venue en cas de dengue).
Prévention individuelle Pas de vaccin, pas de chimioprophylaxie. La seule prévention repose sur les mesures personnelles de protection anti-vectorielle : répulsifs cutanés (DEET 50%), imprégnation des vêtements par la permethrine, serpentins incandescents... en sachant que les moustiques concernés piquent la journée, avec un maximum le matin et le soir.
Prévention collective La prévention personnelle constitue en soi un élément de la lutte collective, diminuant le réservoir viral. Destruction des gîtes larvaires potentiels : vieux pneus, carcasses automobiles, tous réservoirs d'eau stagnante...
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