Le poisson-pierre est réputé être le poisson le plus venimeux du monde. Il pose un réel problème de santé publique dans certaines zones de forte fréquentation touristique balnéaire, l'Ile Maurice par exemple.
De la famille des scorpénidés, Synanceia verrucosa, la principale espèce (stonefish en anglais), dénommé Laffe La-boue dans les îles francophones de l'Océan indien, est présent dans tout l'océan indo-pacifique, y compris donc en Polynésie française, en Nouvelle Calédonie, dans la moitié nord de l'Australie (Queensland, grande barrière de corail). On en rencontre aussi en mer Rouge. Dans la Caraïbe, on parle improprement de « poisson-pierre » pour désigner en fait une rascasse (S. plumieri), beaucoup moins venimeuse et ayant effectivement l'aspect d'une pierre.
Le nom de « poisson-pierre » est parfaitement justifié : corps compact et irrégulier, verruqueux, plus ou moins recouvert d'algues, se fondant dans le règne minéral. Il ne nage quasiment pas, attendant à l'affût ses proies (crevettes, petits poissons...) sur lesquelles il se jette avec un vitesse surprenante.
Il mesure généralement une trentaine de cm (20-50). Il vit dans des eaux peu profondes : récifs coralliens, et souvent enfoui dans le sable ou la vase, mal ou non visible des baigneurs à pied et même des marcheurs de bord de mer.
Appareil venimeux : treize épines dorsales, diverses épines des nageoires ventrales et anales comportent un fin canal relié à une glande à venin. Ce venin comporte plusieurs substances toxiques thermolabiles, à visée essentiellement cardio-vasculaire (inhibition des canaux calciques, probablement), ainsi qu'une hyaluronidase particulièrement active entraînant une très rapide diffusion du venin.
Elle a lieu le plus souvent en posant le pied nu, ou insuffisamment protégé, lors d'une marche en eau peu profonde, en se rendant vers la zone de baignade ou en marchant à marée basse entre les récifs coralliens découverts. Certain de son invulnérabilité liée à son parfait camouflage, le poisson-pierre ne bougera pas lors de la visite de l'intrus.
La douleur
Signes généraux, liés à la douleur et/ou au venin
Localement : œdème immédiat constant (pouvant durer 3 semaines) ; parfois cyanose, phlyctènes.
La létalité est moins élevée que ne le laisse croire l'opinion populaire : le décès est rare et est loin d'être la règle. Elle dépend de la rapidité du traitement adéquat, de la quantité de venin injecté, et des antécédents.
Complications locales : douleurs ou œdème persistants, corps étranger (fragment d'épine résiduel), surinfection.
Dans plus de la moitié des cas, l'envenimation est peu grave.
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