Ou dermatite du nageur (swimmer’s itch en anglais). Il s’agit d’une maladie parasitaire quasi universelle en augmentation constante depuis au moins deux décennies. Maladie parasitaire bénigne pour le médecin, mais mal vécue par le patient qui, après un bain dans l’eau présumée pure d’un lac, se démangera férocement pendant plusieurs jours voire semaines si le diagnostic n’est pas porté.
Certains animaux, oiseaux aquatiques en particulier, fréquentent les eaux douces fermées ou faiblement ouvertes à l’aval : lacs, étangs, mares… Ils sont porteurs du parasite adulte, un trématode du genre trichobilharzia. Les œufs qu’ils pondent deviennent des larves (myracidium) qui parasitent des escargots d’eau douce (lymnées) : les larves deviennent furcocercaires qui, libérées par la bave de l’escargot, n’auront que quelques heures pour parasiter un hôte. Hôte définitif si possible (oiseau aquatique, certains mammifères aquatiques), à défaut un hôte impasse parasitaire comme l’homme.
L’infestation est une impasse parasitaire pour l’homme : il n’y a donc aucun risque à toucher, soigner un individu infesté.
Toutes les eaux douces fermées, lacs et étangs, sont à risque, ainsi bien sûr que les mares aux canards…
On observe depuis quelques décennies une recrudescence et une extension des foyers épidémiques de dermatite des nageurs (réchauffement climatique ?).
Les conditions printanières et estivales semblent favoriser l’extension du phénomène.
L’affection est strictement cutanée, passagère, bénigne, même si elle est souvent violente –tout au moins vécue comme telle par certains patients.
Elle apparaît aussitôt après la baignade :
- picotements aux points de pénétration des larves
- puis petites plaques rouges
- puis petites vésicules : les démangeaisons sont alors souvent importantes
L’origine exogène de ces manifestations cutanées est évidente, les manifestions en question ne concernant que les zones cutanées non recouvertes par les maillots de bain.
A l’occasion d’une nouvelle exposition, les lésions et symptômes pourront être accentués (réaction allergique d’hypersensibilité).
NB. Devant tout prurit sans étiologie évidente, ne pas oublier de rechercher la notion de baignade récente en eau douce.
Eviter que patient ne se gratte (risque de surinfection des lésions de grattage)
- la pause de glace immédiate sur les zones affectées procure un soulagement immédiat.
- application locale de dermocorticoïdes
Ces deux mesures simples assurent une régression rapide des lésions.
En cas de surinfection, application locale de pommades antibiotiques (acide fusidique).
- Se renseigner localement : la zone de baignade est-elle à risque ?
- Préférer la nage en eau profonde, éviter les zones à fonds vaseux
- Après toute baignade en lac ou étang, prise rapide d’une douche puis séchage vigoureux avec une serviette (ces mesures sont loin d’assurer une efficacité absolue).
- Les essais de pommades protectrices ont été peu concluants.
- Ramassage manuel ou au filet des escargots
- Chalutage du milieu
- Ecrasement et broyage des escargots au moyen d’un véhicule amphibie de hersage
- Interdiction (arrêtés municipaux) d’apport de nourriture à la faune sauvage pour éviter la sédentarisation des espèces.
- Equiper les zones de baignade de douches collectives.
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