Une diarrhée lors (ou au retour immédiat) d'un séjour en zone tropicale est extrêmement banale: sur certaines destinations, plus de la moitié des voyageurs tropicaux en font l'expérience.
Mais une diarrhée peut être aussi le symptôme d'une maladie grave et urgente. Le tout est de porter rapidement le diagnostic et de procéder au traitement adéquat. Toutes les maladies en cause se soignent aujourd'hui de manière rapide et efficace.
Il faut faire la différence entre ces deux types de diarrhée en tenant compte de :
Dans tous ces cas, consulter rapidement un médecin.
Elle ne s'accompagne pas de fièvre et si elle est simplement constituée de selles normalement colorées mais anormalement molles. Ceci est heureusement le cas de loin le plus fréquent. Dans ces conditions, aucun médicament n'est vraiment nécessaire, si ce n'est pour le confort ; on peut prendre par exemple (adulte seulement) :
Un ralentisseur du transit intestinal (type IMODIUM) ou, mieux, un inhibiteur de la sortie intestinale de l'eau (TIORFAN) ; avec un "désinfectant" intestinal ou présumé tel, type ERCEFURYL.
En cas de vomissements : PRIMPERAN : au maximum 3 comprimés par jour.
On peut associer aussi des pansements gastriques (type PHOSPHALUGEL, SMECTA 1 sachet 3 fois par jour) en cas de "crampes abdominales", d'aigreurs d'estomac : ne pas prendre en même temps que les autres médicaments.
Ce traitement doit être arrêté dès que les symptômes sont terminés. Si la diarrhée n'est pas arrêtée au bout d'une semaine, il faut impérativement consulter un médecin.
Cesser de consommer les aliments qui contiennent des fibres alimentaires (légumes, fruits), au profit de ceux qui n'en contiennent pas (riz en particulier) pendant la période diarrhéique. Ou bien, si vous êtes un adulte antérieurement en bonne santé, mettez-vous carrément à la diète en vous contentant de vous réhydrater.
Chez l'enfant, toute diarrhée même "banale", doit être considérée comme grave à cause des pertes liquidiennes qu'elle entraîne, et ce, d'autant plus que l'enfant est plus jeune : consulter sans délai et, dans l'attente, faire boire à l'enfant une quantité au moins équivalente à celle de ses pertes.
Chez l'adulte : boissons cola, jus de fruits, bouillon de légumes, eau de riz?, et chez l'enfant selon l'âge : biberon, bouillie, et surtout sachets de réhydratation orale (type ADIARIL) qui sont désormais remboursés SS.
Le choléra existe dans une grande partie des pays tropicaux, mais généralement à un faible niveau épidémique. Il convient donc d'appliquer les mesures d'hygiène universelles et d'être vigilant à propos de toute diarrhée qui serait constitutée d'émissions liquides abondantes (incolore comme de l'eau), sans fièvre.
Parfois, dans un pays, survient une flambée épidémique. Il peut être alors conseillé :
En-dehors des problèmes de diarrhée (hormis le choléra) qui peuvent être gérés sur place sans trop de risque si sont respectés les conseils ci-dessus, il est impossible de standardiser l'attitude à adopter pour les autres problèmes médicaux qui peuvent survenir. C'est pourquoi, il faut garder son bon sens, analyser clairement la situation et ne pas hésiter à faire intervenir la compagnie d'assistance à laquelle vous avez souscrit.
La plupart de ces compagnies disposent de médecins de garde compétents, habitués aux situations de détresse dans des pays lointains, et qui sont capables d'évaluer par téléphone le degré de gravité de votre cas et de décider du type d'intervention à effectuer (depuis le simple conseil thérapeutique jusqu'à l'envoi d'un avion sanitaire).
Et tous les troubles qui continuent à s'aggraver malgré une prise en charge médicale locale. (NB : cette liste n'est pas exhaustive.)
En plus de la compagnie d'assistance, n'hésitez pas aussi à faire appel aux médecins de l'Ambassade de France ou d'un autre pays de l'Union Européenne et aux médecins européens occupant des postes de coopération.