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Voyages aériens et santé

(relevé épidémiologique hebdomadaire du 27 mai 2005 OMS vol 80 N°21)

Le trafic aérien s’est considérablement développé ces dernières années. Les vols de longue durée sont de plus en plus fréquents, tandis que les distances parcourues sans interruption, et donc les durées de vol, sont de plus en plus longues. La capacité des avions long-courriers augmente elle aussi, de sorte que les gens sont de plus en plus nombreux à voyager dans un même avion. Les « grands voyageurs » - ceux qui prennent fréquemment l’avion - constituent aujourd’hui un pourcentage important de passagers. D’après l’Organisation de l’aviation civile inter-nationale, le nombre annuel de passagers a dépassé 1,647 milliard en 2000 et même si ce nombre a diminué les années suivantes du fait des problèmes de sécurité et de l’apparition du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), il repart à nouveau à la hausse et doit en principe augmenter de 4,4% par an jusqu’en 2 - 015.
Les voyages aériens, en particulier sur de longues distances, exposent les passagers à divers phénomènes qui peuvent nuire à leur santé et à leur bien-être. Les personnes qui ont déjà des problèmes de santé peuvent y être plus sensibles et doivent consulter leur médecin ou se rendre dans un centre de médecine des voyages. Ceux qui reçoivent des soins médicaux et qui ont l’intention de prendre l’avion sous peu doivent en parler a leur médecin. Les risques que comportent les voyages aériens pour la santé peuvent être mini­misés si les gens se préparent bien et prennent des précautions simples avant, pendant et après le vol. On trouvera ci-après une description des divers phénomènes qui peuvent nuire à la santé et au bien-être des personnes voyageant en avion.

Tiré de Voyages internationaux et santé : situation au 1 er janvier 2005. (A paraître au 15 juin 2005). Ce chapitre a été rédigé en collaboration avec l’Organisation de l’aviation civile internationale et l’Association du transport aérien international. Afin de permettre à un vaste lectorat d’utiliser le présent ouvrage plusfacilement, on a employé le moins de termes techniques possible.
Les professionnels de la santé qui ont besoin d’informations plus détaillées peuvent consulter le site web de l’Association de médecine aéronautiqueetspatiale : www.asma.org.
Pour en savoir plus : Aerospace Medical Association, Medical Guide­lines Task Force, Medical guidelines for airline travel, 2nd edition, 2003, http://www.asma.org British Medical Association, Board of Science and Education, The impact of flying on passenger health : a guide for healthcare professionals,2004, http//www.bma.org

Pression atmosphérique dans la cabine

Bien que les cabines d’avion soient pressurisées, la pression atmosphérique dans la cabine à l’altitude de croisière est inférieure à ce qu’elle est au niveau de la mer. A une altitude de croisière normale de 11 000 12 200 mètres (36 000-40 000 pieds), la pression atmosphérique dans la cabine équivaut à la pression régnant à une altitude située entre 1800 et 2400 mètres (6000-8000 pieds). C’est pour-quoi la teneur en oxygène du sang diminue (hypoxie) et le volume des gaz augmente dans l’organisme. Les effets de la baisse de la pression atmosphérique sont généralement bien supportés par les passagers en bonne santé.

Oxygène et hypoxie

L’air de la cabine contient suffisamment d’oxygène pour les passagers en bonne santé et l’ équipage. Toutefois, parce que la pression atmosphérique est relativement faible, la quantité d’oxygène contenue dans le sang est moindre. Les passagers souffrant de certaines maladies, notamment de maladies cardio-vasculaires ou respiratoires ou de troubles sanguins comme l’anémie risquent de mal supporter la diminution du taux d’oxygène (hypoxie). Ces passagers peuvent généralement voyager en toute sécurité si des dispositions sont prises avec la compagnie aérienne pour assurer un apport supplémentaire d’oxygène au cours du vol.

Expansion des gaz

A mesure que l’avion prend de l’altitude, les gaz se détendent du fait de la baisse de la pression atmosphérique dans la cabine. De même, quand l’avion perd de l’altitude, ils se contractent du fait de la hausse de pression dans la cabine. Ces changements se produisent dans les cavités corporelles qui contiennent de l’air. Au cours de l’ascension, l’air s’échappe de l’oreille moyenne et des sinus, généralement sans causer de problème. Il semble parfois que les oreilles « se débouchent ». Lorsque l’avion descend, il faut que l’air puisse repasser dans l’oreille moyenne et les sinus pour compenser la différence de pression. Si ce n’est pas le cas, on a l’impression d’avoir les oreilles ou les sinus bloqués et si la pression n’est pas rétablie, cela peut même être douloureux. Le fait d’avaler, de mâcher ou de baîller (« pour dégager les oreilles ») atténue généralement la gêne ressentie. Si le problème perdure, une expiration courte mais puissante, la bouche fermée et les narines pincées, permet généralement de le régler (manœuvre Valsava). Dans le cas d’un bébé, on peut atténuer les symptômes en le nourrissant ou en lui donnant une tétine pour l’encourager a déglutir. Il est déconseillé aux personnes qui souffrent d’une infection de l’oreille, du nez ou des sinus de prendre l’avion parce que l’incapacité à compenser la différence de pression peut être douloureuse ou provoquer un traumatisme. Si le voyage ne peut pas être évité, la prise de gouttes nasales décongestionnantes juste avant le vol et à nouveau juste avant la descente peut soulager le malaise.
Lorsque l’avion prend de l’altitude, l’expansion des gaz abdominaux peut causer une certaine gêne, généralement légère. De l’air ou d’autres gaz peuvent s’introduire dans les cavités corporelles à la suite de certains types d’interventions chirurgicales, traitements médicaux ou tests diagnostiques, par exemple à la suite d’une intervention chirurgicale abdominale ou oculaire (décolle-ment de la rétine). Les personnes qui ont récemment subi ce type d’interventions doivent demander à un spécialiste de la médecine des voyages ou à leur médecin traitant combien de temps ils doivent attendre avant de prendre l’avion.

Humidité dans la cabine et déshydratation

L’humidité dans la cabine d’un avion est faible, généralement inférieure à 20% (l’humidité à la maison est normalement de plus de 30%). Cela peut dessécher la peau et entraîner une gêne au niveau des yeux, de la bouche et du nez mais ne présente aucun risque pour la santé. On peut atténuer cette gêne en s’enduisant d’une lotion hydratante, en utilisant une solution saline pour pulvérisation nasale afin d’humidifier les voies nasales et en portant des lunettes à la place des verres de contact. Le faible taux d’humidité n’entraîne pas de déshydratation et il n’y a nullement besoin de boire davantage.

Ozone

L’ozone est une forme d’oxygène (contenant trois atomes d’oxygène par molécule au lieu de deux) qui se trouve dans la haute atmosphère et peut pénétrer dans la cabine en même temps que l’air frais. Dans les anciens avions, le taux d’ozone dans l’air de cabine irritait parfois les poumons, les yeux et les voies nasales. L’ozone est décomposé par la chaleur et la majeure partie de l’ozone est éliminée par les compresseurs (des réacteurs) qui assurent la pressurisation de la cabine. En outre, la plupart des longs courriers modernes sont équipés de convertisseurs catalytiques qui dissocient l’ozone restant.

Rayonnement cosmique

Le rayonnement cosmique est constitué de rayonnements qui proviennent du soleil et de l’espace. L’atmosphère et le champ magnétique terrestres constituent des boucliers naturels et de ce fait les niveaux de rayonnement sont moins importants à basse altitude. A cause de la forme du champ magnétique et de « l’aplatissement » de l’atmosphère au dessus des pôles, le rayonnement cosmique est plus intense au niveau des pôles qu’à celui de l’équateur.
La population est continuellement exposée au rayonnement de fond émanant naturellement du sol, des roches et des matériaux de construction ainsi qu’au rayonnement cosmique qui atteint la surface de la terre. Même si le niveau du rayonnement cosmique est plus élevé aux altitudes de vol qu’au niveau de la mer, les recherches menées jusqu’ici n’ont pas fait état de répercussions importantes sur la santé des passagers ou des membres d’équipage.

Mal des transports

Sauf en cas de fortes turbulences, les passagers d’un avion souffrent rarement du mal des transports. Les personnes plus sensibles à ce problème devraient demander un siège au milieu de la cabine où les mouvements sont moins prononcés et avoir en tout temps à portée de main le sac en papier prévu à chaque siége en cas de nausée. Elles devraient également demander à leur médecin ou à un spécialiste de la médecine des voyages quels sont les médicaments à prendre avant le vol contre le mal des transports.

Immobilité, problèmes circulatoires et thrombose veineuse profonde

La contraction des muscles est un facteur important qui aide le sang à circuler dans les veines, et notamment dans les jambes. L’immobilité prolongée, surtout en position assise, entraîne parfois une accumulation de sang dans les jambes, d’où gonflement, raideur et gêne.
Il est connu que l’immobilité est l’un des facteurs pouvant provoquer l’apparition d’un caillot sanguin dans une veine profonde, ce que l’on appelle « thrombose veineuse profonde ». La recherche a montré que la thrombose peut survenir à la suite d’une immobilité prolongée, par exemple pendant de longs voyages en automobile, en autobus, en train ou en avion. L’OMS a lancé une grande étude pour découvrir si, par rapport aux diverses causes d’immobilité, il existe d’autres facteurs qui pourraient augmenter le risque de thrombose veineuse dans le cas des voyages en avion. Dans la plupart des cas de thrombose, les caillots sont petits et ne provoquent aucun symptôme. L’organisme dissout progressive-ment le caillot et il n’y a pas de conséquence à long terme. Les caillots plus importants peuvent engendrer des symptômes tels que le gonflement de la jambe, la sensibilité au toucher et une douleur plus ou moins forte. Il arrive qu’une partie du caillot se détache et vienne se loger dans les poumons. Cela s’appelle une embolie pulmonaire et provoque des douleurs thoraciques, une difficulté à respirer et, dans les cas graves, une mort soudaine - ce qui peut survenir des heures ou même des jours après la formation du caillot.
Le risque d’apparition d’une thrombose veineuse profonde est très faible à moins qu’il n’y ait un ou plusieurs autres facteurs de risque préexistants, notamment :

  • antécédents de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire
  • antécédents de thrombose veineuse ou d’embolie pulmonaire chez un membre de la famille proche oestrogénothérapie (pilule contraceptive ou traitement de substitution hormonale)
  • grossesse
  • intervention chirurgicale ou traumatisme récents, en particulier opération de l’abdomen, du bassin ou des jambes
  • cancer
  • certaines anomalies génétiques de la coagulation sanguine.

Il est conseillé aux personnes présentant un ou plusieurs de ces facteurs de consulter leur médecin ou de se rendre dans un centre de médecine des voyages longtemps avant d’entreprendre un voyage de 3 heures ou plus.
La thrombose veineuse profonde touche plus couramment les personnes âgées. Certains chercheurs estiment que le tabagisme, l’obésité et la présence de varices peuvent comporter un risque.

Précautions à prendre

Le risque, pour les passagers qui n’ont aucun des facteurs de risque susmentionnés, de contracter une thrombose veineuse profonde à la suite d’un vol est minime ; quant aux avantages de la plupart des mesures de précaution, ils ne sont pas prouvés et certains pourraient même être néfastes. Ces passagers trouveront ci-après des conseils de bon sens.
Le fait de se déplacer dans la cabine durant les vols de longue durée contribue à réduire les périodes d’immobilité prolongée. Toutefois, cela n’est pas toujours possible et il faut comparer les avantages sanitaires potentiels et les risques des traumatismes qui s’en suivraient si l’avion rencontrait de fortes turbulences. On peut par contre se promener dans la cabine, par exemple se rendre aux toilettes, toutes les 2 ou 3 heures. De nombreuses compagnies aériennes donnent également des conseils utiles sur les exercices que l’on peut faire sans quitter sa place. On pense que le fait d’exercer les muscles du mollet stimule la circulation, réduit la gêne, la fatigue et la raideur et également le risque de thrombose veineuse profonde. Il faut éviter de déposer les bagages à main là où ils risquent de gêner les mouvements des jambes et des pieds et porter des vêtements amples et confortables.
Il peut s’avérer utile de porter des bas de contention gradués bien ajustés. Ces bas compriment les muscles du mollet et améliorent la circulation sanguine dans les veines profondes. Ils peuvent égale-ment prévenir le gonflement des chevilles qui est très courant sur les vols de longue durée. Toutefois, il faut qu’ils soient de la bonne taille pour être efficaces et les passagers doivent par conséquent demander à leur médecin ou à un centre de médecine des voyages quel type leur convient le mieux.
Compte tenu du risque évident d’effets secondaires importants et de l’absence de preuves au niveau des avantages, il est conseillé aux passagers de ne pas prendre d’aspirine simplement pour prévenir la thrombose veineuse. Il est possible de prescrire des traitements spécifiques, comme des injections d’héparine, aux voyageurs qui sont les plus exposés au risque de thrombose. L’équipage n’est pas formé à la pratique des injections et les voyageurs à qui on a prescrit ce traitement doivent soit apprendre à effectuer eux-mêmes l’injection soit à prendre les dispositions voulues pour qu’elle soit pratiquée par une personne qualifiée.

Plongée

Les plongeurs ne doivent pas prendre l’avion trop tôt après la plongée, car la pressurisation réduite de la cabine risque d’entraîner des troubles liés à la décompression (arthralgies). Il leur est recommandé de laisser passer au moins 12 heures après leur dernière plongée, période qui doit être étendue à 24 heures après de multiples plongées ou après une plongée qui exige des paliers de décompression durant la remontée vers la surface. Les passagers qui font de la plongée récréative avant de prendre l’avion doivent demander l’avis des spécialistes des écoles de plongée.

Décalage horaire

On entend par décalage horaire la perturbation de l’horloge interne de l’organisme (portant sur 24 heures environ) et des rythmes circadiens due aux déplacements sur plusieurs fuseaux horaires en peu de temps, par exemple lors d’un vol d’est en ouest ou d’ouest en est. Le décalage horaire peut entraîner une indigestion, des troubles du transit intestinal, un malaise général, une somnolence durant la journée, une insomnie la nuit ou une baisse des capacités physiques et mentales. Ses effets s’ajoutent souvent à la fatigue due au voyage lui même. Les symptômes liés au décalage horaire disparaissent progressivement, à mesure que le corps s’adapte à l’heure locale.
Le décalage horaire ne peut être empêché, mais il existe des moyens d’en réduire les effets (voir ci après). Les personnes qui doivent prendre des médicaments selon un horaire strict (par exemple, insuline, pilule contraceptive) devraient consulter leur médecin ou un centre de médecine des voyages à ce sujet avant de partir.
Mesures d’ordre général pour atténuer les effets du décalage horaire :

  • Bien se reposer avant le départ, et se détendre le plus possible pendant le vol. Des sommes brefs peuvent être utiles.
  • Manger légèrement et limiter la consommation d’alcool. L’alcool augmente la production d’urine, ce qui peut entraîner des troubles du sommeil, car le passager doit se réveiller pour aller uriner. Certes, l’alcool peut accélérer l’endormissement, mais il nuit à la qualité du sommeil, ce qui le rend moins récupérateur. Les effets consécutifs à la prise d’alcool risquent d’exacerber les effets du décalage horaire et la fatigue due au voyage. Il faut donc consommer l’alcool de façon modérée ou de préférence s’en abstenir avant et durant le vol. Il faut limiter la caféine aux quantités normales et l’éviter dans les heures qui précèdent une période de sommeil prévue.
  • Tenter de créer les conditions favorables à l’endormissement. Pour un somme pendant le jour, le port d’un masque oculaire et de protections auditives peuvent être utiles. Un exercice régulier durant la journée contribue à favoriser le sommeil mais il faut éviter de faire de l’exercice intensif immédiatement avant l’endormissement.
  • Une fois à destination, essayer de dormir autant que d’habitude par 24 heures. On estime qu’il est nécessaire de dormir un minimum de 4 heures durant la nuit locale pour permettre à l’horloge interne de l’organisme de s’adapter à la nouvelle heure. Si possible, compléter le temps total de sommeil en faisant un somme chaque fois que l’envie s’en fait sentir le jour.
  • Le cycle lumière/obscurité est l’un des facteurs les plus importants pour le réglage de l’horloge interne de l’organisme. L’exposition à la lumière du soleil une fois arrivé à destination facilite généralement l’adaptation.
  • Des somnifères à action brève peuvent être utiles. Il faut les prendre uniquement sur avis médical et normalement pas pendant le vol, car ils risquent d’accroître l’immobilité et, par conséquent, le risque d’une thrombose veineuse profonde.
  • La mélatonine que l’on trouve dans certains pays peut servir à resynchroniser l’horloge interne. Elle est en général vendue comme complément alimentaire et, par conséquent, n’est pas soumise au même contrôle strict que les médicaments (par exemple, elle n’a pas été approuvée comme médicament aux Etats-Unis, mais peut être vendue parmi les compléments alimentaires). L’heure de la prise et le dosage efficace de la mélatonine n’ont pas été pleinement évalués et les effets secondaires, notamment si elle est utilisée pendant longtemps, sont inconnus. Par ailleurs, les méthodes de fabrication des comprimés ne sont pas normalisées et, par conséquent, la dose contenue est très variable et des composés néfastes peuvent s’y trouver. Pour toutes ces raisons, la mélatonine n’est pas recommandée.
  • Il n’est pas toujours judicieux de s’ajuster à l’heure locale pour de brefs séjours de 2 à 3 jours ou moins. En cas de doute, demander l’avis d’un médecin spécialiste des voyages.
  • Les individus réagissent différemment au décalage horaire. Les grands voyageurs doivent observer les diverses réactions de leur corps et adapter leurs habitudes en fonction de celles-ci. Il peut s’avérer utile de consulter un centre de médecine des voyages afin de déterminer une stratégie efficace.
Aspects psychologiques

Les voyages aériens ne sont pas une activité naturelle pour l’être humain et de nombreuses personnes connaissent des difficultés d’ordre psychologique lorsqu’elles prennent l’avion. Les principaux problèmes sont le stress et la peur de prendre l’avion. Ils peuvent survenir ensemble ou à différents moments, avant et pendant le voyage.

Stress

Toutes les formes de voyage génèrent du stress. Aller prendre l’avion peut être particulièrement stressant, car cela entraîne généralement un voyage assez long jusqu’à l’aéroport, une durée de sommeil réduite et de longues distances à parcourir dans le terminal. La plupart des passagers trouvent les moyens d’y faire face, mais ceux qui sont perturbés par les voyages en avion doivent demander l’avis d’un médecin assez longtemps à l’avance. Une bonne planification du voyage (passeports, billets, médicaments, etc.) et le fait de prévoir suffisamment de temps pour se rendre à l’aéroport contribuent à soulager le stress.

Peur de prendre l’avion

La peur de l’avion peut aller d’une légère anxiété à l’incapacité totale de prendre l’avion. Cela peut poser des problèmes au niveau du travail et des vacances.
Les voyageurs qui souhaitent voyager en avion mais qui ne peuvent surmonter leur peur doivent demander l’avis d’un médecin avant le départ. La prise de médicaments peut être utile dans certains cas, mais le recours à l’alcool pour « se calmer les nerfs » n’est pas la solution et peut s’avérer dangereux s’il est associé à certains médi­caments. La solution à long terme serait que les voyageurs suivent un traitement spécialisé afin d’atténuer les difficultés psychologiques liées aux voyages aériens. Il existe de nombreux cours desti­nés à diminuer ou à guérir la peur de l’avion. Ces cours comprennent généralement des conseils sur la manière de maîtriser les symptômes liés à la peur, des informations sur le fonctionnement d’un avion et des commandes durant le vol et, dans la plupart des cas, un vol de courte durée.

Accès de fureur en avion
Ces dernières années, on a reconnu que l’accès de fureur en avion était une forme de comportement perturbateur associé aux voyages aériens. Ce problème semble lié à un très fort degré de stress mais pas spécifiquement à la peur de prendre l’avion. Il est souvent précédé d’une consommation excessive d’alcool.

Personnes ayant des problèmes médicaux ou des besoins spéciaux

Les compagnies aériennes ont le droit de refuser de prendre des passagers présentant des problèmes qui risquent de s’aggraver ou d’avoir de graves conséquences durant le vol. Elles peuvent demander l’autorisation de leur service/conseiller médical s’il leur semble qu’un passager souffre d’une maladie ou d’un trouble mental ou physique pouvant :

  • être considéré comme potentiellement dangereux pour la sécurité de l’avion
  • nuire au bien-être et au confort des autres passagers et/ou des membres d’équipage
  • nécessiter des soins médicaux et/ou un équipement spécial pendant le vol
  • s’aggraver en vol.

Si, avant le départ, l’équipage soupçonne qu’un passager est malade, il en informe le commandant de bord ; celui-ci décide alors si le passager est apte à voyager, s’il a besoin de soins médicaux ou s’il présente un danger pour les autres passagers, l’équipage ou pour la sécurité de l’avion.
Le présent chapitre donne quelques lignes directrices générales sur les problèmes de santé qui nécessitent une autorisation médicale avant le départ, mais les politiques des compagnies aériennes varient et les conditions doivent toujours être vérifiées avant ou au moment de la réservation du vol. Il est souvent possible de trouver l’information voulue sur le site web de la compagnie aérienne.

Nourrissons

Les voyages en avion sont déconseillés pour les nourrissons de moins de 7 jours. S’il est absolument nécessaire d’emmener en voyage des nourrissons qui ont plus de 7 jours mais qui sont nés prématurément, il faut dans chaque cas demander l’avis d’un médecin. Les modifications de la pression atmosphérique dans la cabine peuvent gêner les nourrissons ; on peut les soulager en nourrissant l’enfant ou en lui donnant une tétine pour l’encourager a déglutir.

Femmes enceintes

Les femmes enceintes peuvent normalement voyager en toute sécurité, mais la plupart des compagnies aériennes restreignent les voyages en fin de grossesse. Les directives les plus courantes pour les femmes qui ont une grossesse sans complication sont les suivantes :

  • après la 28e semaine de grossesse, la femme doit présenter une lettre de son médecin ou de sa sage femme confirmant la date prévue de l’accouchement et le fait que la grossesse est normale
  • en cas de grossesse monofoetale, les vols sont autorisés jusqu’à la fin de la 36e semaine
  • en cas de grossesse multiple, le vol est permis jusqu’à la fin de la 32e semaine.
Maladie préexistante

La plupart des personnes qui ont des problèmes de santé peuvent prendre l’avion en toute sécurité à condition de prévoir les précautions nécessaires à l’avance, par exemple un approvisionnement supplémentaire en oxygène.

Les personnes atteintes de cancer, de troubles cardio-vasculaires, de maladies respiratoires, d’anémie, de diabète ou qui prennent des médicaments régulièrement ou suivent un traitement, qui ont récemment subi une intervention chirurgicale, qui ont été hospitalisées ou qui ne sont pas sûres de pouvoir voyager pour toute autre raison doivent consulter leur médecin ou un centre de médecine des voyages avant de décider si elles peuvent partir ou non.

Les médicaments nécessaires durant le voyage ou tout de suite après l’arrivée doivent être mis dans les bagages à main. Il est égale-ment conseillé d’avoir avec soi une copie de l’ordonnance en cas de perte du médicament ou besoin de boîtes supplémentaires, ou si les contrôles de sécurité exigent la preuve que le médicament en question est nécessaire.

Grands voyageurs ayant des problèmes médicaux

Les grands voyageurs qui ont un problème de santé permanent et stable peuvent obtenir une carte spéciale auprès du service médical ou du service de réservation de nombreuses compagnies aériennes. Cette carte est acceptée, sous certaines conditions, comme preuve d’autorisation médicale et d’identification du problème médical du titulaire.

Questions de sécurité

Les contrôles de sécurité préoccupent les voyageurs qui sont équipés appareillés avec des prothèses en métal, par exemple articulations artificielles, stimulateurs cardiaques ou défibrillateurs automatiques internes. Certains stimulateurs cardiaques risquent d’être affectés par le matériel de contrôle de sécurité et les voyageurs munis de ce type d’appareil doivent avoir un certificat de leur médecin. Les voyageurs qui doivent transporter du matériel médical dans leurs bagages à main, notamment des objets pointus tels que des seringues hypodermiques, doivent également présenter un certificat médical.

Tabagisme

Pratiquement toutes les compagnies aériennes interdisent désormais l’usage du tabac à bord. Certains fumeurs peuvent trouver cette mesure stressante, en particulier pendant les vols de longue durée, et doivent consulter leur médecin avant le voyage. Les timbres de substitution nicotinique ou la gomme à la nicotine sont parfois utiles durant le vol et le recours à d’autres médicaments ou techniques peut également être envisagé.

Personnes handicapées

D’une façon générale, un handicap physique n’est pas une contre-indication au voyage. Les personnes qui ne sont pas autonomes pendant le vol (notamment pour aller aux toilettes et passer de leur fauteuil à leur siège et inversement) devront être accompagnées par une personne qualifiée apte à fournir toute l’assistance nécessaire. L’équipage n’est généralement pas autorisé à fournir ce type d’assistance ; le voyageur qui a besoin d’aide et qui n’a pas d’accompagnateur habilité risque de ne pas être autorisé à embarquer. Il est conseillé aux personnes qui sont confinées à un fauteuil roulant de ne pas se déshydrater délibérément avant ou pendant le voyage pour éviter d’aller aux toilettes en cours de vol car cela risque de nuire à leur état de santé général.
Les compagnies aériennes règlent les conditions de voyage des personnes handicapées. Il faut prendre contact à l’avance avec la compagnie pour de plus amples informations (le site web de la compagnie propose souvent des informations utiles).

Maladies transmissibles

La recherche a montré que le risque de transmission d’une maladie infectieuse à bord d’un avion est minime.

La qualité de l’air dans la cabine est soigneusement contrôlée. Le degré de ventilation permet de renouveler totalement l’air 20 à 30 fois par heure. La plupart des avions modernes ont des systèmes de recirculation de l’air qui recyclent jusqu’à 50% de l’air de la cabine. L’air qui recircule passe généralement par des filtres à haute efficacité HEPA, du type de ceux qui sont utilisés dans les salles d’opération des hôpitaux et les services de soins intensifs, et captent les particules, les bactéries, les moisissures et les virus.

La transmission d’une infection peut se produire entre des passagers qui sont assis dans la même partie de l’avion, généralement lorsque la personne infectée éternue ou tousse, ou par le toucher (contact direct ou contact avec les mêmes parties de la cabine et du mobilier, que d’autres personnes touchent). La situation n’est pas différente de celles où les gens assis sont l’un près de l’autre, par exemple dans un train, un autobus ou au théâtre. Des maladies grandement contagieuses telles que la grippe risquent de se propager aux autres passagers dans le cas où le système de ventilation de l’appareil ne fonctionne pas. Un petit générateur auxiliaire permet normalement de ventiler l’appareil lorsqu’il est au sol, avant la mise en route des réacteurs principaux, mais il arrive que ce dispositif ne soit pas branché pour des raisons environnementales (bruit) ou techniques. Dans ce cas, et lorsque le départ est retardé, il arrive que l’on demande aux passagers de débarquer temporairement.

Afin de minimiser les risques de transmission des infections, les passagers qui ne se sentent pas bien, surtout s’ils ont de la fièvre, doivent retarder leur voyage jusqu’à leur guérison. Les compagnies aériennes peuvent interdire aux passagers qui semblent porteurs d’une maladie contagieuse de prendre l’avion.

Désinsectisation des avions

De nombreux pays exigent que les avions en provenance de pays où sévissent des maladies transmises par les insectes, comme le paludisme ou la fièvre jaune, soient désinsectisés. Plusieurs cas de paludisme sont survenus chez des personnes qui vivaient ou travaillaient aux alentours des aéroports de pays qui étaient indemnes du paludisme, probablement par suite de « l’importation » de moustiques vecteurs du paludisme par les avions. Certains pays comme l’Australie et la Nouvelle-Zélande exigent systématiquement la désinsectisation pour éviter l’introduction involontaire d’espèces nuisibles pour leur agriculture.

La désinsectisation est une mesure de santé publique prévue par le Règlement sanitaire international en vigueur. Elle comprend le traitement de l’intérieur de l’avion au moyen d’insecticides prescrits par l’OMS. Différentes méthodes sont actuellement utilisées :

  • pulvérisation a l’intérieur de l’appareil d’un insecticide à action rapide, une fois les passagers à bord, immédiatement avant le décollage ;
  • pulvérisation a l’intérieur de l’appareil au sol, avant l’embarquement des passagers, d’un insecticide à effet rémanent et pulvérisation supplémentaire en vol d’un insecticide à action rapide, peu avant l’atterrissage ;
  • application régulière d’un insecticide à effet rémanent sur toutes les surfaces a l’intérieur de l’appareil, sauf là où les repas sont préparés.

Les gens s’inquiètent parfois du risque d’exposition aux aérosols insecticides lorsqu’ils voyagent en avion. Il peut arriver que certaines personnes ressentent un léger malaise après la pulvérisation d’un insecticide dans la cabine. L’OMS n’a toutefois pas trouvé de preuve selon laquelle les aérosols insecticides seraient nocifs pour la santé s’ils sont utilisés correctement.

Aide médicale à bord

Les compagnies aériennes doivent prévoir un minimum de matériel médical à bord de l’avion et former le personnel de cabine aux premiers secours. Le matériel emporté varie, de nombreuses compagnies ayant plus de matériel que le minimum exigé par le règlement. Le matériel embarqué à bord d’un vol international courant comprend :

  • une ou plusieurs trousses de premiers secours, a l’usage du personnel de cabine,
  • une trousse médicale qui doit normalement être utilisée par un médecin ou une autre personne qualifiée pour la prise en charge des urgences médicales en vol ;
  • un défibrillateur externe automatique dont se sert le personnel de cabine en cas d’urgence cardiaque.

Le personnel de cabine est formé a l’utilisation des trousses de premiers secours et à la pratique des premiers soins et de la réanimation. Il a en règle générale appris à reconnaître toute une gamme de problèmes médicaux pouvant provoquer une situation d’urgence et à prendre les mesures voulues.

Par ailleurs, de nombreuses compagnies aériennes sont mainte-nant dotées de systèmes qui permettent à l’équipage de contacter un médecin, qui se trouve dans un centre d’intervention au sol, pour avoir son avis sur la prise en charge des urgences médicales en vol.

Contre-indications aux voyages aériens

Les voyages aériens sont normalement contre-indiqués dans les cas suivants :

  • nourrissons de moins de 7 jours ;
  • femmes enceintes après la 36e semaine de grossesse (après la 32e semaine en cas de grossesse multiple) et jusqu’à 7 jours après l’accouchement ;
  • les personnes souffrant de l’une ou l’autre des maladies suivantes :
    • angor (angine de poitrine) ou douleurs thoraciques au repos ;
    • maladie contagieuse grave ou aiguë ;
    • mal de décompression après la plongée ;
    • augmentation de la pression intracrânienne en raison d’une hémorragie, d’un traumatisme ou d’une infection ;
    • infection des sinus, de l’oreille ou du nez, particulièrement si la trompe d’Eustache est bouchée ;
    • infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral récents (le délai dépendra de la gravité de la pathologie et de la durée du voyage) ;
    • intervention chirurgicale ou traumatisme récents comportant un risque de flatulence (en particulier traumatisme abdominal ou intervention gastro-intestinale) ; traumatisme crâno-facial ou oculaire, opération du cerveau ou opération de l’œil avec pénétration oculaire ;
    • maladie respiratoire chronique sévère, difficultés à respirer au repos ou pneumothorax non résorbé ;
    • drépanocytose ;
    • trouble psychotique, sauf s’il est totalement maîtrisé.

La liste ci-dessus est non exhaustive et l’aptitude à voyager doit être décidée au cas par cas. Un exemplaire de Voyages internationaux et santé 2005 peut être commandé sur ce site.


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