Entre le XVIIème siècle et le début du XXème, ce paludisme a été quasi éradiqué du monde tempéré : ce qui fait dire à certains qu'un réchauffement planétaire pourrait entraîner une re-colonisation des zones en jaune ci-dessus. Car cette éradication est récente : aux Etats-Unis, elle fut obtenue dans les années 40, mais officiellement certifiée seulement en 1970 ; dernier cas autochtone survenu en Corse en 1973.
On admet de plus d'un milliard d'individus sont aujourd'hui exposés à l'infestation par P. vivax. L'endémie persiste dans une petite partie du Bassin méditerranéen (Moyen Orient, Turquie), en Asie intertropicale, en Afrique (sauf Afrique de l'Ouest), Comores, Madagascar, sud-ouest du Pacifique, et en Amérique latine. Sur ce continent, les fronts nord et sud reculent lentement mais régulièrement.
Chez le voyageur, le sujet ne vivant pas en zone d'endémie, ce paludisme n'est mortel que de manière rarissime (détresse respiratoire, rupture de rate, voire paludisme cérébral).
Les manifestations cliniques se limitent à des accès de frissons, chaleur (avec fièvre jusqu'à 40°C), sueurs (avec défervescence thermique), durant 4 à 8h, survenant typiquement toutes les 48h (fièvre tierce bénigne), pendant quelques jours.
L'incubation est généralement de 10-20 jours, mais peut aller jusqu'à un an. Des accès (reviviscence schizogonique) peuvent survenir pendant de longues années, trois ans souvent, et jusqu'à cinq. Dans certaines zones (Guyane par exemple) ces accès semblent récemment plus fréquents et plus sévères.
Le principal danger vient de la possible confusion ou interférence avec P. falciparum.
Jamais un diagnostic de P. vivax ne sera porté sans l'avis définitif d'un biologiste spécialisé ; en urgence, la nuit, on s'interdira de le porter et on considèrera qu'il s'agit a priori de P. falciparum, le patient étant traité comme tel.
Se méfier des co-infections vivax-falciparum.
Les accès peuvent survenir pendant de longues années, au cours desquelles le patient peut s'habituer à ne pas consulter. Si ce patient a été entre temps en zone de falciparum, il est vital de lui dire de cesser cette habitude, d'oublier son vivax, pendant 3 mois après le retour.
Le diagnostic repose sur le frottis, l’éventuelle goutte épaisse, et/ou aujourd’hui sur le test antigénique rapide de détection type Palutop®.
Il ne fait que diminuer la durée et la sévérité de l'accès. Seule la primaquine serait susceptible d'éviter les rechutes, mais ce médicament non anodin n'est pas commercialisé en France. P. vivax reste a priori sensible à la chloroquine. J1 : 600mg (6cp) puis 300mg 6h plus tard ; J2 et J3 300mg/j en une seule prise.
Fiche mise à jour le : 19/02/2009.
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