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Novembre 2009

Pied breton du malchanceux Batave

Un touriste hollandais de 40 ans, sans antécédent particulier (hormis le fait d’être hollandais Ndlr), n’ayant pas quitté le nord de l’Europe de l’Ouest, a passé ses vacances d’été sur la côte bretonne ; le temps y était qualifié de « variable, 11-17°C, with rainfalls » par les auteurs (ce qui prouve l’authenticité de l’observation Ndlr).
A son retour en Hollande, le touriste présente une lésion rouge, vésiculeuse et prurigineuse du pied droit, ce qui entraîne la prescription d’amoxicilline – clavulanate. Devant l’absence d’amélioration, le médecin généraliste adresse le patient en consultation de maladies infectieuses et tropicales ; le diagnostic tombe devant le caractère serpigineux de la lésion : larva migrans cutanée typique ! Un traitement par ivermectine (Stromectol®) accélère la guérison.

TAMMINGA N et al. Cutaneous larva migrans acquired in Britanny, France. EID 2009; 15: 1856-7.

NDLR. Le syndrome de larva migrans est fréquent en zone tropicale, atteignant des touristes ayant bullé sans précaution (natte, sandales) sur des plages sur lesquelles ont déféqué des chiens infestés par un ankylostome canin. Cette infestation est très rare en Europe de l’Ouest ; mais quand on l’a vue une fois, ne serait-ce qu’en photo (VISA n°16 ou Larva migrans cutanee) on ne passe plus jamais à côté du diagnostic.
Si on ne veut plus voir en France cette honte hygiénique, généralisons avec autorité, municipale ou préfectorale, l’interdiction des chiens sur nos plages.

Paracetamol et vaccins

Il y a quelques décennies, les vaccins étaient assez réactogènes : une habitude fut prise de mettre les enfants sous paracétamol lors de l’injection, de façon à diminuer une réaction fébrile pouvant, peut-être, entraîner des convulsions. Cette attitude n’a plus raison d’être compte tenu de la très faible réactogénicité des vaccins actuels ; elle persiste néanmoins, à hauteur d’une maman sur quatre d’après un sondage –informel- que nous avons réalisé auprès de généralistes et pédiatres.
Inutile, mais aussi délétère, comme le démontre l’étude suivante (NDLR).
Des nourrissons (n=459) devaient recevoir un ou plusieurs des vaccins suivants, en primo-vaccination ou en rappel : DTPCa, HB, Hi, pneumocoque, rotavirus. Ils ont été répartis de manière aléatoire en deux groupes :
- trois doses de paracétamol sur 24 heures à partir de l’injection (n=226)
- pas de paracétamol (n=233).
Comme on pouvait s’y attendre, il y eu moins de fièvre (>37°9) dans le premier groupe : 42% vs 66% en primo-vaccination, 36% vs 58% en rappel. Pyrexie supérieure à 39°5 : moins de 1% dans les deux groupes.
Mais le titre des anticorps (GMC) fut significativement diminué dans le groupe « paracétamol » pour les valences suivantes : D, T, C, Hi, pneumocoque après primo-vaccination, déficit persistant en rappel pour T, Hi et pneumocoque.
La prise préventive de paracétamol est donc statistiquement liée à une moindre réponse vaccinale.

PRYMULA R et al. Effect of prophylactic paracetamol administration at time of vaccination on febrile reactions and antibody responses in children : two open-label, randomised controlled trials. TheLancet.com 2009; 374: 1339-43.

Diabète, voyage, diarrhée

Le diabétique voyageur tropical contracte plus souvent des infections, lesquelles sont plus longues : cette assertion est couramment admise mais ne repose sur aucune preuve.
Les auteurs ont étudié, de manière prospective, l’incidence et la durée de la diarrhée du voyageur chez 70 diabétiques insulino-dépendants et 70 témoins, et chez 82 diabétiques non insulino-dépendants et 82 témoins.
Chez les DID, l’incidence est de 0,99 par personne et par mois ; 0,74 chez les témoins (p>0,05). Idem pour la durée : 1,54 j vs 1,57.
Chez les DNID, l’incidence est de 0,75 contre 0,70 chez les témoins (p>0,05). Idem pour la durée : 1,57 vs 1,69.
Aucune différence ne fut non plus constatée sur la fréquence et la durée de vomissements, de fièvre, de toux, de rhinite ou d’infection cutanée.

BAATEN G et al. Symptoms of Infectious Diseases in Travellers with Diabetes: A Prospective Study with Matched Controls. 11th CISTM, 2009, Budapest.

Chikungunya, douleurs chroniques

La persistance de douleurs articulaires après infection par le chikungunya est une impression clinique des praticiens réunionnais. Trente six d’entre eux ont voulu en savoir plus. Il ont inclus 273 patients (70% de femmes). Parmi les patients ayant eu une confirmation sérologique de l’infection, 61,8% présentent, trois ans après l’épidémie, des douleurs articulaires.
Les facteurs de risque de cette chronicité semblent être : âge supérieur à 48 ans, surpoids, diabète.

Bilharzioses cachées

Les auteurs, belges, ont étudié la prévalence des bilharzioses chez 163 militaires ayant été impliqués dans des opérations en République Démocratique du Congo de 2004 à 2008. Tous avaient été au moins une fois en contact avec des eaux douces de surface, du Lac Tanganyika en particulier.

La positivité de la sérologie ELISA et/ou de l’hémagglutination indirecte était considérée comme affirmant le diagnostic. Trente huit sujets (23%) furent ainsi reconnus comme infestés, puis traité par praziquantel (Biltricide®).
Les auteurs constatèrent que 42% des sujets infestés avaient développé des symptômes éventuellement évocateurs, cutanés, respiratoires, gastro-intestinaux et/ou une fièvre. Les autres (58%) étaient asymptomatiques : chez ces derniers, le diagnostic n’aurait donc pas été porté si un diagnostic biologique systématique n’avait été mis en œuvre.

AERSSENS A et al. Schistosomiasis in Belgian Military Returning from the Democratic Republic of Congo. 11th CISTM. 2009, Budapest.

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