Risques et situations

Gelures

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Gelures


Le développement des sports de haute montagne, des treks polaires et autres activités parfois extrêmes exposant au froid d'une part, l'insouciance d'un public qui achète un tour ou organise lui-même une virée sans préparation d'autre part, sont responsables d'une augmentation de l'incidence des gelures.

Mécanismes

Action directe du froid : gel des tissus, et vasoconstriction.
La « morsure du froid » (frostbite en anglais) survient généralement au-dessous de 0°C et est aggravée par plusieurs facteurs :

  • La température extérieure bien sûr
  • Le vent, dont la convexion augmente les pertes caloriques (multiplie par 10 l'action du froid)
  • L'humidité, qui augmente la conduction thermique (multiplie par 14)
  • L'hyperviscosité sanguine en altitude (polyglobulie, déshydratation) et l'hypoxie
  • La gêne à la circulation : vêtements trop serrés, fracture déplacée...

Facteurs de risque : syndrome de Raynaud, diverses maladies de système et/ou cardio-vasculaires, diabète, mauvais état général, tabagisme, antécédents de gelures.

Clinique et pronostic

Parties atteintes : pieds (60%), mains (50%), face (15%).
On décrit trois phases successives

  • L'onglée : engourdissement et pâleur d'installation sournoise, sans douleur sauf lors du réchauffement : les doigts passent alors du bleu au rouge ; le sujet éprouve alors une sensation de bien-être qui peut être dangereuse car il peut continuer dans l'euphorie une nouvelle exposition qui le conduira sans qu'il en ait conscience à la phase suivante.
  • Sensation de doigt mort, avec anesthésie totale.
  • Le réchauffement révèlera la gravité des lésions :
    • douleurs intenses,
    • 24 heures plus tard, œdème, phlyctènes,
    • plus tard, peut-être, la nécrose.

Ces formes graves représentent un quart des cas. Le pronostic des ces formes est difficile à établir précocement : il n'y a pas de proportionnalité entre les lésions visibles et les lésions profondes. La scintigraphie osseuse au Technétium 99 (voire l'angiographie IRM) peut être utile pour prévoir les formes les plus graves (absence de fixation : amputation probable). Parfois il faudra atteindre un mois pour être certain du pronostic.

Traitement

Réchauffement immédiat dans de l'eau à 38°C additionnée de Bétadine® ou Dakin (seulement si le sujet est désormais à l'abri de toute nouvelle exposition). Faire boire. Surtout pas de tabac. Pas de massages, frictions, manipulations brutales. Ne pas enlever les chaussures si le sujet doit encore marcher ou skier : l'œdème rendrait impossible la remise des chaussures. Surélévation du membre atteint.

Le traitement des formes graves ne se conçoit qu'en milieu hospitalier, si possible spécialisé. Pourront être utilisés, diversement associés : aspirine, antalgiques parfois majeurs, buflomedil (Fonzylane®), ibuprofène (Profenid®), iloprost (Ilomedine®), HBPM, antibiotiques, débridement des tissus nécrosés, prévention du tétanos... Soins locaux : bains à remous, antiseptiques... D'une manière générale, ces soins locaux sont similaires à ceux d'un brûlé.

Prévention

  • Ne partir en randonnée qu'après avis d'un professionnel (ou mieux, avec lui) ; veiller à un équipement de qualité.
  • Crèmes protectrices du froid (tous lipides par exemple) sur les extrémités.
  • Acclimatation progressive à l'altitude.
  • Boire avant d'avoir soif. Proscrire tout tabac.
  • En groupe, se surveiller mutuellement (pas d'alerte douloureuse).
  • Dès les premiers symptômes :
    • se mettre à l'abri
    • maintenir les mains en position basse
    • augmenter la production de chaleur corporelle : efforts physiques
    • n'entreprendre un réchauffement local que lorsque l'on est sûr qu'il n'y aura plus exposition au froid.

Tous droits réservés pour tous pays.


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