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Ou otopathies dysbariques aériennes ; en anglais aerotitis. Leur fréquence est inconnue mais est peut-être en croissance proportionnelle à celle des voyages aériens, laquelle est quasi exponentielle depuis deux décennies. L'otite barotraumatique est reconnue comme maladie professionnelle des personnels navigants commerciaux et techniques. |
L'oreille moyenne est une cavité fermée dont la seule ouverture est la trompe d'Eustache. Lors de variations de pression atmosphérique, une mauvaise perméabilité de ce canal entraîne une sur- ou sous-pression de l'oreille moyenne, entraînant une tension du tympan.
La loi de Boyle-Mariotte (relation entre le volume des gaz et la pression ambiante) montre que, par exemple, à 5.400m (pression de 0,5 bar), le volume est multiplié par 2. Lors d'un dénivelé de 2.000m (équivalent de pression en cabine d'un vol aérien commercial) l'expansion volumétrique est d'environ 40%. La fonction équipressive de la trompe d'Eustache ne peut assumer que des variations faibles ou lentement établies. Dès que le différentiel dépasse 20mbars, il faut mettre en jeu des mécanismes actifs : mastication, déglutition, bâillement, diduction mandibulaire, manoeuuvre de Valsalva. En avion de ligne, ce sont les troubles de la perméabilité tubaire qui constituent le principal risque de barotraumatisme : simple "rhume", inflammations du cavum, malformations, tumeurs, adénopathies, végétations...
Les lésions qui en résultent peuvent être : oedème, congestion, hyperhémie, épanchement séreux et/ou hémorragique, rupture tympanique, voire atteinte de l'oreille interne.
Lors de la montée, ou surtout de la descente, apparition brutale de :
L'otoscopie confirme le diagnostic et précise le grade lésionnel : hyperhémie (I), rétraction tympanique (II), épanchement séreux (III), hémotympan (IV), rupture tympanique (V).
Une hypoacousie de transmission (test de Rinne) est quasi constante.
Stades I et II : guérison spontanée et sans séquelle habituelle ; simple désinfection rhinopharyngée et vasoconstricteur local.
Ailleurs, le spécialiste associe diversement aérosols (antibiotique, vasoconstricteur, corticoïdes), AINS voire corticothérapie, antibiothérapie générale, soins locaux spécialisés éventuels.
Traitement de toute infection ORL ; éventuellement, report du vol jusqu'à guérison.
Education du patient : chewing-gums, bonbons, déglutition, alimentation, mouchage et surtout manoeuvre de Valsalva ("mouchages" à narines fermées). Enfants en bas-âge : lavages nasopharyngiens au sérum physiologique (type Prorhinel®), biberon, sucettes, bonbons... au décollage et à l'atterrissage. Chez le sujet à risque, en l'absence de contre-indication, proposer la pulvérisation nasale d'un décongestionnant local (type Déturgylone®) quelques dizaines de minutes avant le décollage et l'atterrissage.
Manoeuvre de Valsalva
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