Fiches Maladies

Colon irritable post-infectieux

Diarhée voyageurs

 

Après une infection gastro-intestinale bactérienne, 4 à 32% des patients, selon les études, développent un syndrome du côlon irritable (SCI). Cette maladie, survenant essentiellement chez le voyageur tropical, décrite pour la première fois dans les années 60, suscite un intérêt croissant en raison de sa physiopathologie encore obscure et de son retentissement socio-économique de plus en plus important.

Définitions, diagnostic

Le SCI post-infectieux est la survenue, chez des patients antérieurement asymptomatiques, de :

  • persistance de douleurs ou d'inconfort abdominal après l'épisode infectieux et

  • modification du fonctionnement intestinal habituel.

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Le diagnostic peut être également posé chez des sujets qui présentaient des symptômes mineurs antérieurs et qui furent significativement aggravés à la suite de l'infection.
En respectant ces critères, et en l'absence de tout autre symptôme ou signe, la fiabilité du diagnostic serait de 100% pour une durée de moins de deux ans.
L'infection gastro-intestinale causale est affirmée par la présence de deux au moins des items suivants : fièvre, vomissements, diarrhée, coproculture positive.

Fréquence

Elle n'est pas univoque (4 à 32%) : en effet :

  • Les protocoles d'étude sont variables, hétérogènes. Et très rares sont les études avec groupe témoin ; quand tel est le cas, le risque est généralement 10 fois supérieur chez les sujets ayant eu une infection gastro-intestinale.

  • Les définitions sont floues :

    • du SCI lui-même (études antérieures à la définition ci-dessus)

    • de l'imputabilité de l'infection (quel délai entre celle-ci et l'apparition du SCI ?)

    • de sa durée (on exige aujourd'hui plus de 3 mois)

  • Nombreuses sont les bactéries incriminées : E. coli (entérotoxinogène le plus souvent), salmonelles, shigelles, Campylobacter. Rares sont les études avec isolement de la bactérie. Certaines espèces seraient-elles plus pourvoyeuses de SCI que d'autres ? La charge bactérienne est également hétérogène. Enfin variabilité interindividuelle de l'immunité locale ou générale.

  • Les gastro-entérites virales ne sont pas considérées aujourd’hui comme pourvoyeuses du SCI post-infectieux ; mais de récentes études sembleraient rejeter, ou tout au moins atténuer ce postulat.

Facteurs de risque

1) Facteurs liés au patient
  • Tout comme pour le SCI banal, le SCI post-infectieux survient préférentiellement chez des sujets présentant préalablement certains troubles psychologiques. Mais, dans les SCI post-infectieux, ces troubles sont constamment moins marqués.

  • Le sexe féminin n'est plus considéré comme un facteur de risque en soi.

  • Plus un sujet est jeune, plus il a de risque de développer un SCI post-infectieux.

  • La durée de l'infection initiale est le facteur de risque le plus fort. Fréquence multipliée de 11 fois dans une infection ayant duré plus de 3 semaines par rapport à une infection de moins d'une semaine.

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2) Facteurs liés à l'agent pathogène
  • Les Campylobacter et Shigella entraînent des dégâts muqueux et une durée infectieuse supérieurs à ceux de Salmonella. Le risque de SCI est plus important avec ces deux premiers. Mais le facteur « durée » se confond-il avec l'agressivité du germe ?

  • Les germes qui entraînent des vomissements initiaux sont associés à un moindre risque, sans doute par diminution de la charge bactérienne.

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Pronostic

  • Il est meilleur quand le syndrome infectieux a été plus aigu, brutal et court.

  • Globalement, moins de 20% des patients seront totalement guéris à 5 ans.

  • Au-delà de 5 ans, on constate que la persistance est statistiquement corrélé à l’existence concomitante de troubles psychiatriques.

  • Le pronostic du SCI post-infectieux est de 10-15% meilleur que celui du SCI non post-infectieux.

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Traitement

  • Il est prouvé qu'un régime riche en fibres améliore la constipation.

  • La persistance d'une diarrhée, plus fréquente, peut être contrôlée par lopéramide (type Imodium®) ou racecadotril (Tiorfan®). Les antidépresseurs tricycliques à petite dose sont volontiers utilisés aux Etats-Unis (effet ralentisseur du transit)

  • La trimebutine (Débridat®) est souvent utilisée en France bien que le SCI post-infectieux soit une entité différente de la colopathie fonctionnelle.

  • Des antibiotiques imidazolés (Flagyl®) méritent d'être essayés en première intention : s'il existe une prolifération bactérienne non spécifique, un trouble de l'équilibre de la flore, un traitement (1,5 g/j chez l'adulte, 5j ?) améliore souvent les symptômes, parfois les fait disparaître définitivement.

  • Une prise en charge psychosomatique peut être justifiée en cas de persistance au-delà de 5 ans.

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Prévention

Réduire le risque de survenue des diarrhées infectieuses :

  • mesures hygiéno-diététiques : information et éducation avant le voyage
  • traitement rapide et approprié, sur place, de tout épisode diarrhéique
  • relativiser la gravité, tenter de convaincre le patient (?) du caractère bénin de l’incident.
  • Dans tous les cas, on n’omettra pas de proposer, de manière systématique, une coloscopie à la recherche d’une néoplasie colo-rectale, en particulier chez les sujets de plus de 50 ans.

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Tous droits réservés pour tous pays.

 


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