Cette mycose, liée à la prolifération anormale du commensal Malassezia furfur, est ubiquitaire ; c'est la maladie cutanée la plus fréquente du monde. Elle est particulièrement fréquente en zone chaude et humide. Comme l'indique le mot "versicolor" (couleurs différentes), elle entraîne une hypopigmentation sur peau brune, et parfois une hyperpigmentation sur peau claire. C'est une maladie bénigne de l'épiderme dont le préjudice n'est qu'esthétique et qui, parfois, rechute ou récidive : les conséquences psychologiques peuvent alors être lourdes.
Le pityriasis versicolor a une fréquence étroitement liée au climat :
Pas de différence entre l'homme et la femme, entre les races. Rare chez l'enfant et le sujet âgé, maximum à la puberté et dans la décennie qui suit.
M. furfur prolifère sur les peaux grasses (en laboratoire, cultive facilement sur Sabouraud enrichi d'huile d'olive) et/ou préalablement malades. La maladie est donc étroitement liée au terrain : dermite séborrhéique au premier plan, dermites atopiques, psoriasis, diverses maladies d'organes (rein, foie...) ou de système, hyperhidrose, hypersudation (sports, hammam...), application intempestive d'huiles ou de crèmes corporelles.
Le diagnostic est le plus souvent cliniquement évident. Il pourra être étayé par l'examen des lésions en lumière de Wood qui montre des lésions en fluorescence jaune verdâtre, souvent plus étendues qu'il n'y paraît à l'oeil nu.
Ce n'est que rarement que se pose un problème de diagnostic différentiel : vitiligo (affection chronique), chloasma (pas de squames), lèpre (exclue chez le voyageur), acanthosis nigricans (rarissime)...
Il n'est pas indispensable en pratique dans les formes typiques.
L'examen microscopique du scotch test, après grattage des lésions, montre des squames parasitées par de courts fragments mycéliens à paroi épaisse et de petits amas de levures ovalaires.
La culture n'a pas d'intérêt diagnostique en pratique clinique.
Il repose aujourd'hui en première intention sur le gel moussant de kétoconazole à 2% (Ketoderm® récipient unidose à 2%) :
Il est inutile de tenter d'éradiquer la levure de l'environnement au-delà des simples mesures d'hygiène et de propreté, celle-ci étant ubiquitaire et commensale.
En cas d'échec ou de récidive, il est essentiel de traiter les facteurs favorisants. En cas de nouvel échec, la prise en charge sera spécialisée.
On précisera au patient :
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